Résumé : De la science-fiction à la fantasy en passant par le fantastique, dix auteurs proposent leur vision d’un avenir du passé. Dans ce rétro-futur haut en couleurs, la vapeur et la voile cohabitent, le chevalier d’Éon use de charmes inattendus, des automates interrogent le tic tac de leur coeur mécanique et des élixirs permettent de changer de sexe à volonté. Embarquez à bord de la Vagabonde ou du Quatorze Sacs à Malice, destination la Russie, l’Afrique coloniale, Paris ou Londres, et partagez avec ces personnages les tourments et les plaisirs d’une vie à voile et à vapeur riche en aventures de tous genres ? et sans distinction de genre…Anthologie LGBT
Avis : Attention, comme il s’agit de courtes nouvelles, mon avis risque de contenir des spoils.
C’est une anthologie steam punk et LGBT en prime, et j’avoue vraiment avoir dévoré ces nouvelles et avoir adoré, pour la plupart, ma lecture. Mes préférées étant :
Poupée de chiffons de Sophie Fisher qui compte l’histoire d’un androïde amoureux de son sauveur. J’ai trouvé l’histoire hyper mignonne et douce et j’ai adoré être dans la tête de cet androïde. J’ai aimé le détail du mécanisme du cœur qui se grippe. C’était une belle histoire, tout en douceur.
Une histoire d’éléphants d’Isaac Orengo qui va raconter l’histoire d’un détective à la recherche d’un voleur, un voleur dont il est en fait amoureux, et ils entretiennent alors une relation aventureuse, où le voleur attend que le détective le trouve. J’ai adoré, ça m’a rappelé un côté Arsène Lupin, en y ajoutant un côté gay et mignon. La fin est peut-être un peu trop rapide, mais ça restait une histoire vachement intéressante et drôle (même s’il y a un moment triste).
Ces deux nouvelles ont vraiment su me toucher et me faire sourire. J’ai aussi beaucoup aimé :
Les mécanismes de l’errance d‘Alex Barlow que j’ai trouvé super chou. Il s’agit d’une histoire conté sur un bateau qui traverse l’espace, une histoire d’amour qui va peut-être changer les pensés des gens sur l’homosexualité, ouvrir les esprits et aider ceux qui s’aiment à le dire aux autres. C’était hyper hyper chou.
Dans les bras d’Orion de Céline Etcheberry. Celle-ci était hyper bizarre, c’était la plus spéciale de toute l’anthologie. En plus du steampunk, elle contenait un côté un peu fantastique et mystérieux. Pour autant cela sonnait un peu comme un conte, et c’était à la fois dur et jolie.
J’ai bien apprécié également Louise Geneviève de Beaumont de Tonnerre d’Anthony Boulanger, cet homme qui se grime en femme, bisexuel, et qui joue les espions pour la France. Il est très taquin et pleins d’humour et surtout très libre, c’est un personnage très plaisant, mais le sous entendu de la toute fin m’a un peu fait tiquer.
Du vent dans les voiles de Jean-Basile Boutak et Histoire naturelle d’Angou Levant m’ont intéressé sans me marquer. Même si la première m’a amusé pour sa morale et sa façon de détourner un peu notre société pour montrer la stupidité des jugements des gens. La deuxième par contre ne m’a pas tellement marqué, j’aurais voulu plus de développement sur cette histoire, elle sonne plus comme un prologue à quelque chose. Pour Suivez cette cathédrale ! de Gareth Owens, c’est celle je pense qui m’a le moins enthousiasmé.
Finalement j’ai eu un gros problème avec deux nouvelles en particulier et c’est à la limite du coup de gueule pour celles-ci parce qu’elles sont, selon moi, très dérangeantes :
Ceci n’est pas une histoire de tortue de Tesha Garisaki pour commencer. Une femme qui grâce à un fluide extraordinaire et révolutionnaire peut devenir un homme si c’est ce qu’elle désire, et comment elle se sent au fond d’elle. Alors là je me suis dis « trop cool, le sujet de la transsexualité est abordé ». Sauf que ça ne l’a pas fait du tout, cette nouvelle m’a mise très mal à l’aise, j’ai trouvé le sujet mal traité, mal abordé, et la fin m’a choqué. C’est quoi la morale de cette fin? « Pour le mec que tu aimes ne soit pas toi même mais donne toi le corps que lui, il désire » ? Non vraiment ça m’a posé soucis. J’ai trouvé cette nouvelle très mauvaise du coup et je le regrette parce que le sujet était vraiment intéressant.
Finalement j’ai eu le même soucis avec Le pudding bavarois de Jarod Felten, qui avait pourtant très bien commencé. Un échange de lettres entre deux hommes sur la possibilité de l’existence des esprits. C’était prenant et j’avais hâte de savoir où ça nous mènerait. Sauf que j’ai trouvé la fin bâclée, trop rapide, et pareil que pour la précédente, c’est quoi cette morale à la con ? J’aurais largement préféré un « malgré sa sexualité, il est tellement amoureux, qu’il se fiche du sexe et du genre de la personne », plutôt que « comme il l’aime il change de sexe pour lui faire plaisir ». Pitié quoi. Je trouve ça très dérangeant et du coup ça m’a vraiment enlevé tout l’enthousiasme que j’éprouvais au début de cette nouvelle.
De manière générale pourtant, c’est une très bonne anthologie avec des nouvelles qui ont su me toucher. J’avais peur de tomber dans des clichés ou des trucs pas très biens écrits, à la va vite. Mais pas du tout, les histoires sont, certes courtes, mais la plupart sont biens écrites et racontent une histoire intéressante, tout en mêlant très bien le côté steam punk à une histoire d’amour (ou non, selon la nouvelle).
Donc franchement je recommande. C’est dommage que cette Anthologie ne soit pas plus connue. Je sais qu’elle n’existe qu’en numérique, mais vraiment elle vaut le coup d’œil.
Lien où trouver l’Anthologie : http://editions-voyel.fr/boutique/#!/Anthologie-A-voile-et-à-vapeur/p/45381998/category=1474707
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