Critique de L’âge libre, écriture collective, vu le 16 juillet 2017 au Théâtre des Barriques
Avec Agathe Charnet, Lillah Vial, Lucie Leclerc, Ines Covile, dans une mise en scène de Maya Ernest
Lors de la première émission de Radio Mortimer, l’une des chroniqueuses, Le théâtre côté coeur, parle de ce spectacle qu’elle a vu à Avignon l’année passée et qui revenait pour quelques dates à Paris. Elle en parle comme d’un coup de coeur, et me donne clairement envie de le découvrir. Manquant de temps lors des quelques dates dans la capitale, j’ai finalement profité de mon court séjour à Avignon pour découvrir ces filles merveilleuses proposant un spectacle autour de l’amour. Un de mes meilleurs moments du Festival.
Je pense que ce qui décrit le mieux le spectacle est déjà sur l’affiche : sauvagement inspiré de Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes. Comme dans cet ouvrage génial, on parle de l’amour tel qu’il est vécu et non tel qu’il peut être raconté dans les livres. Je ne me rends pas compte de la proportion du spectacle qui est tirée de l’oeuvre de Barthes, mais l’intégralité forme une unité indéniable, avec une parole libre, débridée, et pleine de vérité. A cela s’ajoute cet adjectif, sauvage, qui décrit bien l’état d’esprit du moment, à la fois farouche et pourtant très humain.
Ce spectacle est porté par trois comédiennes et une violoncelliste tout simplement épatantes. J’ai eu peur lors de mon entrée dans la salle – je ne savais pas du tout ce que j’allais voir. Mais dès que le spectacle commence, on est pris avec elle. Parce que ces filles ont une présence et un charisme époustouflants, qu’elles semblent prendre sur la scène un plaisir fou, et qu’elles vivent clairement le texte qu’elles défendent ; elles rayonnent. Elles sont belles, drôles, émouvantes, joyeuses, sans complexe, vivifiantes.
L’énergie qu’elles dépensent sur scène est directement transmis aux spectateurs, par ce hasard de transformation chimique, qui, lorsqu’il survient au théâtre, me réjouis totalement. Je suis ressortie de ce spectacle totalement tonifiée, alors même que j’y allais le coeur lourd de mon départ proche. Je découvrais la Compagnie avant l’aube et n’ai plus qu’une envie : la suivre.
Incontournable. ♥ ♥ ♥