La guerre qui est lancée depuis plusieurs années sur le marché des fixations de ski de randonnée est encore loin de se calmer. Je vous en donne pour exemple le récent retrait de la fixation Marker Kingpin du marché nord américain en raison de la violation par la marque allemande d’un brevet déposé par G3, tout du moins en raison de la similitude du système « hold down » utilisé en position de montée.
Le fabricant allemand Marker a donc cessé de vendre la Kingpin sur le territoire américain (pas de souci en Europe, elle reste disponible) en réponse aux conclusions d’un procès concernant la contrefaçon d’un brevet produit par G3 Genuine Guide Gear Inc.
«Nous sommes très actifs avec les brevets et la propriété intellectuelle», a déclaré le propriétaire de G3, Oliver Steffen. «Celui-ci a été déposé et c’est un très bon brevet. Nous en connaissons la valeur, c’est un bon concept de base et nous le revendiquons.»
À l’automne 2015, Marker lança sa nouvelle fixation en grande pompe. Au-délà de l’aspect sécurité concernant le déclenchement et de «l’assurance ski de rando» que cela offre dans les esprits des randonneurs, un des principaux points de cette nouvelle fixation était le maintien offert en talon pour un ski plus agressif.
Mais au moment du lancement, tout le monde n’était pas si heureux que cela. C’est ainsi que le 15 décembre 2015, la marque canadienne G3 a déposé une plainte au civil contre Marker pour trois réclamations concernant un brevet qu’elle a reçu en juin 2014, appelé «Heel Unit for Alpine Touring Binding».
C’était la deuxième action civile que G3 avait déposée pour protéger ce brevet. En mars 2015, G3 avait également intenté un procès contre la marque suisse Fritschi.
Fritschi et G3 ont réglé leur cas plus tôt cette année, mais la question avec Marker était toujours en cours.
Le jugement complet et l’ordonnance du tribunal sont toujours en instance. Les derniers résultats sont donc encore inconnus, mais j’imagine qu’il y aura un règlement qui comprendra une taxe de licence ou quelque chose dans le genre qui pourra être négocié.
Que retenir de tout cela ?
Certainement que les marques réfléchissent toutes aux même solutions et ont souvent des idées assez proches, cependant le premier qui dépose un brevet n’a jamais l’assurance de complètement bloquer cette précieuse idée.
Il est également intéressant de voir que la lutte fait rage, les investissements sont souvent lourds pour des marques de la taille de G3 ou Fritschi et donc personne ne laissera sa part du gâteau dans cette bataille dans le petit univers du ski de randonnée.
Les fans de la Kingpin pourront toujours commander cette fixation en Europe en attendant que la situation se rétablisse aux US…