Hey, on n'est pas là pour rigoler

Pique, pique les zégouilles ma fille, le retour.
Encouragée par mon succès final il y a quelques semaines, lorsque j'ai terminé in extremis, 5 minutes avant la fin de la session, ma belle robe (photos suivront, un jour peut-être...), j'ai décidé de remettre ça et je me suis donc réinscrite à un cours de couture au Vancouver School Board. J'en ai encore pas mal à apprendre, et je me connais, si je ne suis pas un cours, je n'avancerai pas toute seule. Surtout que bon, je n'ai pas de machine à coudre à la maison.
Cette fois-ci, par contre, pas question de retourner sur Denman et Barclay, et poireauter pour 2 bus à 10h du soir pour rentrer à la maison, je voulais quelque chose de plus proche de chez moi. J'ai gagné mon droit au confort, me semble. O joie, je vois qu'un cours est offert à Kitsilano, à 10 minutes de marche de la maison. Que veut le peuple... Le destin me dit: "inscris-toi donc!" Etant de nature obéissante, je fais ce que le destin me dit et je m'y inscris donc. Premier cours lundi 7 avril, avant-hier soir.
J'arrive en classe, et je souris à la première fille que je vois. Je dois être tombée sur LA renfrognée de la classe -il en faut toujours au moins une- elle ne me rend pas mon sourire. Mais alors pas du tout. Pourquoi tant de haine? C'est sûrement le genre de fille qui est venue pour apprendre à coudre, pas pour (apprendre à) sourire ou parler. Pendant tout le cours elle restera au fond, n'ouvrira pas la bouche, et partira la première. Passons.
Avant même qu'elle ne parle, ça se voit, ça se sent, la prof elle-même n'a pas l'air plus boute-en-train que l'autre. Petite bouche serrée, elle ne nous adresse pas la parole avant 19h00 pétantes, et en attendant, elle dispose son matériel sur la table comme une vraie maniaque. J'essaye de garder l'eprit ouvert, les autres participantes ont l'air sympa dans l'ensemble et de toutes façons, je sais que ce n'est pas dans un cours de couture qu'on se fait des amis, ça prend trop de concentration d'essayer de faire une ligne droite quand on contrôle mal les élans de son pied sur la pédale.
Le cours commence. Pendant 2h30, je n'apprendrai pas grand chose, si ce n'est que l'autre cours que j'ai pris la session passée était vachement bien et plus avancé que celui-ci. Apparemment, ceux qui ont suivi le cours de débutants avec une autre prof ont seulement appris à faire un pantalon de pyjama (pas besoin, moi je dors ... oh et puis non je ne vous dirai pas ce que je porte pour dormir), alors que dans mon cours, on pouvait choisir son propre projet. Il y en a qui ont fait une chemise, même un manteau, moi j'ai fait une jupe, puis une robe. Mais dans ce cours, non non non, pas de choix. La prof a apporté une liste de patrons, on va faire une jupe (encore???) et c'est comme ça.
Histoire d'imposer un peu plus son autorité, Madame déclare que les patrons Burda, pas question non plus. Ils seraient trop compliqués paraît-il. Vous comprenez, nous dit-elle sur le ton de la confidence, ce sont des patrons Européens. Ce qui semble impliquer qu'ils sont plus compliqués (lire "moins bien conçus") que les patrons américains, qui eux sont si straight forward. Je dois être une vraie pro alors parce que j'ai fait ma jupe et ma robe en suivant des patrons Burda, et je m'en suis plutôt bien sortie. Le problème avec sa petite exigence de je-suis-la-prof-donc-vous-m'obéissez, c'est que ça m'oblige à perdre des heures dans le bus pour me rendre jusqu'à Fabricland là-bas dans le sud juste pour acheter le patron, parce que chez Dressew (au centre ville sur Hastings), ils ne vendent que les patrons Burda...
Avec tout ça, et je vous passe les interdictions d'apporter à boire et de répondre si le cell sonne (cela dit, je suis plutôt pour), je suis retournée à la maison en plein dilemme. Est-ce que je me fais rembourser? Est-ce que j'essaye de changer de niveau? Le problème, c'est que c'est la même prof qui enseigne le niveau supérieur, et de toutes façons, l'horaire ne me convient pas, donc c'est ça ou rien.
J'ai fini par décider d'y rester. Après tout, elle a appris à coudre avant même de savoir lire, elle doit savoir de quoi elle parle, non?