Les auteurs de « Kersten, le Médecin d’Himmler » suivent d’une part un Albert Londres revenu en France, qui témoigne de l’horreur qu’il a vécu en Guyane, tout en essayant de réhabiliter Eugène Dieudonné, accusé à tort d’avoir fait partie de la bande à Bonnot. Ils s’intéressent d’autre part au sort de Dieudonné, déclaré mort par les autorités suite à une énième tentative d’évasion, alors que sa grâce allait lui être accordée d’ici deux ans… un délai bien trop long pour ceux qui connaissent l’endroit !
Ce dytique sur fond historique continue donc de s’intéresser aux destins croisés d’Eugène Dieudonné, l’anarchiste condamné au bagne à perpétuité pour un crime qu’il n’a pas commis, et d’Albert Londres, grand reporter venu dénoncer les conditions de détention inhumaines des forçats. Si le premier volet dévoilait la dure réalité de cette prison à ciel ouvert où la durée de vie moyenne n’excède pas cinq ans, cette suite s’éloigne de la jungle guyanaise impitoyable pour se concentrer sur les efforts d’Albert Londres. En mettant en avant son combat journalistique, les deux auteurs livrent à nouveau un récit historique romancé particulièrement réussi, qui s’appuie avec brio sur des personnages historiques forts. Moins porté sur l’action et beaucoup plus bavard, cette suite connaît cependant quelques passages un peu plus/trop lents.
Visuellement, le trait anguleux et réaliste de Fabien Bedouel (« L’Or et le Sang ») et l’utilisation de grands à-plats noirs, qui contribuaient à retranscrire l’ambiance suffocante et inhospitalière de cet univers carcéral sans pitié lors du volet précédent, continuent de faire mouche lors de cette conclusion.
Ils en parlent également : Jérôme
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