Outre la profession de grand écrivain auteur de chef d’oeuvres, le grand Tolstoï était également …
…apiculteur : il pouvait passer la journée dans ses ruches. Il faut dire que la société des abeilles est une chose fascinante.
…Polyglotte : il a maitrisé 13 langues, dont les dernières apprises vers 70 ans : le chinois et le japonais. Il a admit rencontrer quelques difficultés. Sa méthode d’apprentissage du grec ancien est plutôt simple : première étape : lire une fois l’Ilyade toute entière et noter les mots qui reviennent le plus souvent. Les traduire. Deuxième étape : relire l’Ilyade, tout entière, à l’aide des mots traduits et en déduire la syntaxe. Troisième étape : rerelire l’Ilyade toute entière en traduisant les quelques derniers mots restés incompréhensibles. Quatrième étape : Lire l’Ilyade d’une traite en sachant que l’on maitrise le grec ancien. A vous.
…chasseur (”chut. écoutez. c’est une bécasse”),
… mari dur et contradictoire. “la seule signification de l’acte sexuel, ignoble et bestial, est de mettre des enfants au monde“qu’y disait, ce qui ne l’a pas empêché de de se jeter sur sa femme dès qu’il pouvait.
…père de 13 enfants (du coup) (dont “seulement” 3 sont morts en bas âge),
…grand cavalier et adorateur de son cheval Tarpan,
…et prophète moralisateur. Il aurait inspiré Gandhi, entre autres, condamnait l’art pour l’art, l’élistisme et se voulait proche du peuple. En tant qu’aristocrate, chef d’une maisonnée comptant plusieurs dizaines de domestiques, c’était un idéal assez compliqué à atteindre. “La propriété, c’est le vol. La mission de la Russie est d’apporter une organisation sociale qui n’admette pas la propriété foncière.[…] Qui parle de progrès ? Je vois que la vie du travailleur et celle des femmes et des enfants issus de la classe laborieuse est littéralement détruite par un travail intensif et la sous-alimentation, à côté de cela, la vie de la classe oisive à laquelle j’appartiens se trouve de plus en plus chargé de luxe et de superflu“.
Il partait couper du bois le matin en forêt avec les habitants du village, ou se mettait sur sa canne-chaise au bord de la route pour converser avec les pelerins errants qui venaient de Moscou et partaient vers le sud. Il se joignait de temps en temps à eux, sur le chemin du retour, et partait de Iasnaia Poliana à pied, jusque Moscou (220 km).
La visite de Iasnaia Poliana, dont le musée a été repris par un des arrières petit fils de Léon, Vladimir, qui a le nez Volkonsky (voir la description du Prince Bolkonsky dans Guerre et Paix, personnage inspiré par le grand père maternel de Tolstoï) et le regard Tolstoien (dur, profond et perçant), est un plongeon dans une autre époque, un style de vie, une morale de vie. Le retour à Moscou est une vraie claque.