Pour information anecdotique, j’ai déménagé pour la 5eme fois en un an il y a 3 jours. Ce qui me permet d’avoir une bonne impression générale de l’habitat russe, ou plutot moscovite.
Il y a d’abord le fameux institut Pouchkine. A la soviétique, immense immeubles, petits espaces décrépis ou l’on vit а 5 dans 20 m2. Petits appartements munis d’une mini salle de bain-toilette-baignoire/machine а laver. Bref, on est les uns sur les autres, mais l’hiver passe mieux ainsi.Le paysage environnant : un parc, des barres d’immeubles, de sublimes couchers de soleil en été (а partir du 5eme étage), un ciel gris plombant en hiver.
Il y a eu ensuite Dasha et le chat. Une cage а lapin, deux pieces, une cuisine. Je vis dans le salon/chambre qu’une babouchka m’a preté le temps de son séjour en maison de repos. Et lа, je découvre l’enfer de vivre avec un chat en pleine période de mue (mois de mars/début du printemps). Je travaille sur le rebord de la fenetre, il est а coté de moi. C’est lа aussi que je comprends qu’un chat n’est rien de moins qu’un animal raté : un faux fauve, qui passe sa vie derriere les carreaux а observer les oiseaux et а se prendre pour un prédateur, mais qui vient se frotter contre vous (en pleine mue) l’heure du mou arrivée.
Je serai restée une éternité chez Babouchka Natasha, si elle ne louait ma chambre а des touristes de passages qui paient le meme prix pour une semaine que ce que je paie pour un mois.
Me revoici sur les routes… avec une valise en moins, déjа renvoyée en France. Je déménage donc avec 2 valises et 8 sacs plastiques.
J’atterris chez une copine journaliste franco-américaine. A la base c’était provisoire, je suis dans son salon. Mais on est bien а deux, le quartier est exceptionnel (Patriarchi Prudi), et le canapé-lit confo, j’y reste. Le seul probleme, c’est que deux journalistes free lance ensemble, ca donne les charmes du free-lance x 2 : des discussions passionnantes, mais une ampoule а changer dans la salle de bain depuis 10 jours. Nous préférons prendre nos douches dans le noir ou éclairées а la bougie, plutot que de s’abaisser а des problemes domestiques. D’excellents vins ramenés par nos divers amis, mais l’éternel pesto, et en pot familial parce qu’on est deux. Beaucoup de bouquins sur les étageres, mais du coup peu de place pour les fringues… donc désordre incommensurable. Etc.
Enfin, pour une période provisoire, je suis ressortie du centre, et me retrouve а garder un grand appartement, un jeune homme et deux chiens pendant l’absence lointaine et prolongée des parents du dit jeune homme. Tout est paradisiaque, on me prépare de la viande tous les jours (luxe) et je peux bronzer de ma fenetre. Le seul hic dans tout ca, c’est la promenade des chiens, ou notre future Florence Aubenas (i.e. moi) se retrouve tenant en laisse un toutou blanc genre chien de salon qui se prend pour un étalon et une espece de saucisse sur pattes de 5 mois, malheureusement tres maline et tres insistante. La scene de l’attaque menée par mon toutou blanc sur un Dobermann pas trop sympa, le toutou faisant des cercles autour du Dobermann en courant, et moi courant derriere ce toutou а la c*** est l’une des plus humiliantes de ma vie (avec le coup de la grossesse imaginaire d’il y a quelques mois).
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