L’édition 2017 de Festiv’art m’a offert de bien belles rencontres cette année ! Jive Me fut l’une d’entre elles.
C’est par une fraîche après-midi de mai que j’ai fais connaissance avec deux membres du groupe electro-swing Jive Me, Tara et Baptiste. La session « balances » terminée, on s’est installé douillettement dans un bus loge où nous avons pu discuter de leurs débuts, de leurs projets et de leur relation à la musique.
Découvrez avec moi un groupe généreux, original et qui ne manquera pas de vous faire danser !
Quel est le parcours musical de chacun d’entre vous ?
Baptiste : j’ai commencé le piano super jeune. Puis, vers l’adolescence, je me suis dirigé vers la MAO (Musique Assistée par Ordinateur) et à 21 ans j’ai monté mon studio. Un jour au studio, quelqu’un est venu et m’a dit : « ça te dirait de monter un groupe d’électro swing ? « et voilà !
Tara : je vais d’abord présenter les autres membres du groupe.
Yoann le clarinettiste, il fait le conservatoire et passe son diplôme de fin de cursus Jazz en ce moment même. Il est également prof de clarinette et fait partie de pleins de groupes,. Il fait un peu de musique celtique, il est breton ! ça tu peux le dire, il va kiffer ! (rires).
Ensuite, Arnaud est un guitariste averti et fait partie de pleins de projets différents. À l’heure qu’il est, il doit avoir 7 groupes au moins ! Mais petit à petit, il se retire de tous ses projets pour être plus avec nous. Il est prof de guitare aussi.
Et puis moi, j’ai commencé par faire du théâtre, j’ai fais du théâtre toute ma vie.. bon elle est pas très longue puisque j’ai 20 ans ! Quant à la musique, j’ai commencé à mettre des petites vidéos sur facebook parce que j’aimais bien ça, quand Baptiste et les anciens membres de Jive Me m’ont vu. Ils m’ont appelé et m’ont mis en concurrence avec d’autres candidates, genre « ouais on a trouvé une nana, elle est pas maaal » (rires)… Du coup je suis venue et j’ai donné tout ce que j’ai pu, c’est comme ça que je suis rentrée dans le projet.
Tu étais déjà dans un style hip hop à ce moment là ?
Tara : ouais j’étais reggae, hip hop… Mon frère est guitariste, j’ai fait des duos avec lui, des petits concerts. Je n’avais pas du tout d’expérience de la scène et je n’ai jamais pris de cours de chant.
Qu’est-ce qui vous attire dans l’electro swing ?
Baptiste : le festif ! s’éclater sur scène
Tara : voir les gens s’éclater, danser, se donner
Baptiste : c’est une musique qui plaît à toutes les générations, du coup en concert il y a vraiment une effervescence, une énergie folle !
Savez-vous danser le jive ?
Baptiste : absolument pas ! (rires)
Tara : le charleston vite fait !
Quel regard portez-vous sur les musiques des années folles ?
Tara : c’est une référence dans l’electro swing. Baptiste a commencé en samplant des musiques de années 20/30.
Baptiste : un regard admiratif ! Admiratif qu’une musique aussi complexe et variée puisse plaire au grand public à l’époque, alors que maintenant plus du tout ! Aujourd’hui, peu de monde écoute la musique des années folles.
Votre premier titre « doin’ the lowdown uptown » a été diffusé sur une radio anglaise, puis playlisté partout en Europe, ça fait quel effet ?
Baptiste : c’est cool
Tara : c’est cool mais on ne s’est pas rendu compte de l’ampleur que ça a eu. En revanche, ça nous a motivé à continuer. On s’est dit bon « bon ben ça plaît ! »…
Baptiste : les plus gros labels d’électro swing nous on contacté…
Tara : comme c’est un milieu très restreint, ben tu te fais très vite voir… mais ça nous a fait vraiment plaisir.
Pourquoi avez-vous fait le choix de rester indépendants alors que des labels vous ont approché ?
Tara : ben si tu veux on était pas du tout prêts, nous on avait qu’un titre ! On était pas du tout prêts à faire de la scène, à sortir un EP, à sortir un album. Même de manière juridique, on ne savait pas trop dans quoi on s’embarquait. Donc on a préféré se professionnaliser d’abord, voir si on avait vraiment envie de faire ça. Et puis finalement on a bien fait de ne pas se jeter dans la gueule du loup.
Parce que là vous avez quoi, une douzaine de titres que vous jouez sur scène ?
Tara : oui en studio on a quelque chose comme 15 titres. Sur scène, notre setlist est de 12 titres.
Il y a un album en préparation ?
Tara et Baptiste : ha haaaaaaaaaaa !!!!!! (rires)
Tara : à suivre !
Baptiste : stay tuned !
C’est votre première tournée ?
Baptiste : oui vraie tournée avec Jive Me…
Tara : …et les nouveaux musiciens.
L’ambiance festival c’est quelque chose que vous affectionnez ?
Baptiste : c’est complètement différent d’une salle de concert…
Tara : pour le coup on a fait festival, événement organisé par des mairies, on a fait des bars au début… mais lors d’un festival, le partage avec le public est décuplé.
Baptiste : le public est là pour s’amuser et du coup il vient vers nous et non l’inverse. De suite le lien se fait et c’est super agréable.
Sur les réseaux sociaux vous partagez beaucoup vos moments de studios, votre vie de groupe sur la route, c’est important de garder le contact avec votre communauté ?
Tara : ben ouais parce que si on avait pas de communauté on existerait pas ! Puis les gens aiment bien. Nous, on a envie de leur donner tout ce que l’on a, ça passe par la musique mais aussi par les réseaux sociaux.
Tara c’est toi qui alimente les réseaux sociaux ? On sent qu’il y a un vrai plaisir à le faire…
Tara : c’est moi qui suit à l’initiative de beaucoup de photos farfelues…
De strabismes fabuleux !
Tara : oui voilà toutes les bêtises c’est bien moi !!! (rires) On ne se prend pas au sérieux.
Quel est votre premier souvenir musical ?
Baptiste : c’est très flou… le premier, premier ? L’ouverture du Roi Lion par Hans Zimmer ouais !
Tara : on est allé à Londres tous les deux en janvier et on a vu la comédie musicale du Roi Lion, c’était super ! Moi c’est la musique que m’a fait écouter ma mère. Ce qui me vient tout de suite à l’esprit c’est Marvin Gaye, c’était l’idole de ma mère et j’ai été bercé par ce type !!!
Quel est le premier album que vous ayez acheté ?
Baptiste : une compilation techno 2000 ! Non c’est pas vrai ! (rires)
Tara : NRJ Hits music only !!!…. (rires) Moi le premier album que j’ai acheté c’est le volume 1 de Jazzmatazz de Guru. Et d’ailleurs c’était il y a pas tellement longtemps de ça ! Je n’achète pas beaucoup de CD !! (rires ) C’est pas bien…
Baptiste : le vrai premier CD ça doit être un Rammestein je crois !
Et le premier concert que vous ayez fait ?
Baptiste : devant mes parents à la maison !
Tara : c’est mignooonn !
Baptiste : premier concert ? Premier vrai concert ? C’était au « p’tit boeuf de la mort qui tue » un événement organisé par une association de Saintes (Charente Maritimes) d’où on vient. Méli Mélo Music, asso qui n’existe plus depuis. Le principe c’était : des musiciens sont tirés au sort et forment des groupes, 3 sessions de répétitions sont organisées et ensuite le groupe présente ce qu’il a fait lors d’une soirée.
Tara : le premier vrai concert où j’ai chanté, c’était avec mon frère pour un gala de l’IUT de Périgueux. On a fait un duo guitare / voix et on a repris des titres reggae. C’était la premier fois, devant des étudiants qui dînaient ! Le truc super gênant… (rires).
L’interview se poursuit par une sélection de trois vinyls, lequel vous parle le plus ?
Tara : The Last on connaît pas… oh ! Wax Tailor ! … On se mettra d’accord sur Chinese Man « jumpin’ in Havana » ! et aussi : le pudding à l’arsenic ! « et un peu de sucrrre en poudrrre » (rires)
Chinese Man à voir absolument en concert !
Sélection de vinyls :
– The groove session vol.2 – Chinese Man Records
– The Last – Scarecrow
– By any beats necessary – Wax Tailor
Merci à Tara et Baptiste de Jive Me pour leur énergie et leur enthousiasme.
Merci à Céline pour m’avoir permis de réaliser cette belle interview.
Un merci tout particulier à Thierry de La Malle à Disques pour son aide dans la sélection des vinyls et le prêt à l’occasion du festival.
Et bravo au créateur du bus loge du Arthur’s Day Festival, le lieu accueillant a permis une interview chaleureuse.