Après deux kama-iri cha de Takachiho, cultivars Mine-kaori et Yamanami, en voici deux de Gokase, Minami-sayaka et Mine-kaori encore.
Jusqu'à l'an dernier, M. Miyazaki utilisait pour ses kama-iri soit une machine japonaise classique de type Mori-shiki très ancienne (son Mine-kaori) soit une machine Taiwanaise, donnant des thés moins typiquement japonais (ses Minami-sayaka et Yamanami).
Les machines iri-ki (pour effectuer le chaqing, ou sassei en japonaise, phase de torréfaction des feuilles fraîches servant à stopper l'oxydation) japonaises son composée de deux parties ou les feuilles sont chauffées, d'abord un simple tambour en rotation, puis un demi-tambour fixe dans lequel les feuilles sont brassées par des bras rotatifs.
M. Miyazaki est l'un des grands noms du kama-iri cha mais il est aussi connu pour ses thés noirs. Il exploite une quantité importante de cultivars et met à profit, de manière encore assez expérimentale parfois des cultivars tels que Minamai-sayaka ou Yamanami pour les thés noirs, avec pour résultats des parfums très étonnants. Je dirais même parfois trop étonnant. Pour l'heure je préfère laisser de côté ce type de thés noirs pour me concentrer sur les cultivars à thé noir que sont Benifûki ou, moins répandu, Benihikari.
C'est justement de ce dernier dont il est question ici.
Alors que le gouvernent subventionnait toujours la production de noir au Japon dans les années 60s (obligation pour importer du thé noir d'acheter une valeur équivalente de thé noir produit au Japon), Benihikari est développé sur un croisement entre Benikaori (lui-même croisement avec une variété de Assam) et une variété chinoise. Considéré de très bonne qualité, il fut enregistré officiellement en 1969, juste avant la libéralisation du commerce international japonais en 1971, qui coupe toute demande pour la production de thé noir, enterrant Benihikari avant même le le voir faire ses preuves. Alors qu'un vent nouveau commença à souffler pour le thé noir japonais, c'est Benifûki, plus récent, avec des saveurs plus "grands publics" qui devint la star, plaçant Benihikari au rang de chimère. Avec le développement du thé noir ici, on voit réapparaître enfin Benihikari, qui donne quelque chose de très différent, donc très intéressant, de Benifûki.
Plus en arrière plan, on y trouve aussi des notes florales.
L'impression en bouche est légère, peu tannique, mais très fluide, ce thé noir se boit très bien, avec beaucoup de plaisir.
Si une infusion longue (2-3 min, 3g, 150ml) convient bien, on peut aussi faire des infusions multiples, plus concentrées et courtes en gaiwan par exemple.