A l'instar des Goonies, les Gremlins font partie de ces films qui ont bercé l'enfance des parents que nous sommes, nous ouvrant les portes d'un imaginaire débordant, emplis de mystères pas trop terrifiants et de monstres pas trop cruels, et réalisés avec savoir faire et une petite dose de folie tout en distillant un humour sensible.
Cette production Spielberg, faussement sage, conserve encore beaucoup de son impact, grâce à une idée de départ maligne, des personnages attachants (bien que décrits très sommairement), une mise en scène efficace sachant instiller quelques moments horrifiques bon enfant et une élégante musique de Jerry Goldsmith rappelant celle de Poltergeist (dont l'histoire prenait également place dans une zone résidentielle calme, avec des enfants).
Le métrage se permet quelques clins d'œil évidents à l' american way of life (des extraits de films comme la Vie est belle de Capra ou Invasion of Body snatchers ; des apparitions de Robbie le Robot de ou la série Perdus dans l'espace ; une peluche d' ET l'extraterrestre ; une affiche publicitaire portant le graphisme d' Indiana Jones). On sait d'ailleurs qu'il comportait, à l'origine, des scènes plus cruelles (comme la décapitation de la mère de Billy) dont le réalisateur était friand. C'est drôle de penser qu'un film aussi référencé ait été si bien repris par les Simpsons (toute la partie dans la boutique du Chinois est parodiée dans l'épisode de la Poupée diabolique).
Quoi qu'il en soit, le film demeure de nos jours agréable à visionner malgré beaucoup d'erreurs dans le script, des trucages visibles et des raccords ratés, choses qui pouvaient passer plus ou moins inaperçues à l'époque mais sautent aux yeux des habitués, enfants de la VHS et amateurs de galettes vidéo.
En revanche, on constate que l'impact sur les bambins d'aujourd'hui est bien réel.
On n'ira pas jusqu'à affirmer péremptoirement que "on n'en fait plus des comme ça de nos jours, ma bonne dame" mais le fait est qu'il est bien malaisé de trouver un équivalent récent à ces oeuvres qui ont balisé notre imaginaire. Et on a rarement vu à l'écran un truc aussi môgnon que Gizmo.
Bref, une efficacité absolue pour le 1 er film officiellement classé en PG-13.