Critique de C’est un beau roman de Lilian Lloyd, vu le 16 juillet 2017 au Théâtre de la tache d’encre
Avec Anne Broussard et Alex Metzinger dans une mise en scène de David Friszman
J’ai découvert Lilian Lloyd un peu par hasard alors qu’il proposait des places pour son spectacle sur Twitter, et j’ai été conquise par sa proposition d’alors, Comme un arbre penché. J’ai retrouvé l’auteur lors du précédent Festival et à nouveau sa plume, pleine d’humanité, de réalisme parfois un peu amer mais d’espoir aussi, avait su me convaincre. C’est donc tout naturellement que je me rends cette année encore voir une de ses dernières pièces, C’est un beau roman, dont le titre chatouille l’enfant que j’ai été, écoutant en boucle la chanson de Michel Fugain.
Lors d’un covoiturage, Léo se rend compte que celle qu’il doit mener jusqu’à Bordeaux n’est autre que son ex, Anna. Hasard ou simple coïncidence, ils ont la route pour retrouver leurs marques, eux qui ne se sont pas vus depuis 18 ans. Cette pièce n’a pas vocation à être un traité philosophique sur les rapports humains et s’assume parfaitement comme telle. A ce titre, elle constitue d’ailleurs un bon divertissement. On a beau connaître la fin dès le départ, on prend quand même plaisir à faire le petit bout de chemin avec les deux personnages qui nous sont proposés.
J’ai trouvé un petit décalage entre le personnage d’Anna tel qu’il est dessiné et tel qu’il est joué. J’ai trouvé dans les traits qui lui sont prêtés la description de la Femme dans toute sa splendeur et sa complexité – et ses contradictions ! -, sans tomber dans la caricature, alors qu’Anne Broussard tend parfois à tomber dans le cliché de l’hystérique – c’est dommage. A ses côtés, Alex Metzinger est tout en naïveté de cet ado un peu attardé, cet homme qui comme lui-même le dit si bien, met plus de temps à mûrir que les femmes. Et pourtant on le voit évoluer sur scène jusqu’à une fin en point d’orgue.
Un bon divertissement. ♥