Elle est installée au second étage, mais il faudra ensuite descendre d'un niveau pour voir quelques pièces témoignant de l'hispanophilie de l'écrivain français.
Elle est composée d'un remarquable ensemble de costumes traditionnels espagnols issu des collections du Museo del Traje, le Musée du Costume et du Patrimoine ethnologique à Madrid, en lien avec la Saison Espagnole du Palais Galliera.
Les pièces choisies sont superbes, très bien conservées, et mises en scène comme s'il s'agissait de tenues d'un défilé de haute couture, à l'instar d'un studio photo, devant un cyclo déroulé du plafond jusqu’au sol.
La seconde bonne idée est d'avoir placé cette collection en miroir avec une abondante sélection de photos de José Ortiz Echague (1886-1980) – ingénieur de formation, et dont la grande passion fût la photographie.
Du Maroc espagnol, aux provinces de son pays natal, il a saisi les paysages, les monuments, et surtout les habitants avec leurs costumes traditionnels en rendant compte de leurs rituels avec acuité et bienveillance. J'ai choisi deux clichés qui ne sont pas identiques aux photographies que j'ai prises pour ne pas saturer le lecteur mais on constate sur place combien l'écho est troublant.
Le cérémonial de la mariée dans la région de Tolède, voulait que la jeune fille superpose jusqu’à cinq toilettes (de droite à gauche sur la photo ci-dessus) pour arriver à la tenue complète, telle que vous la voyez à l'extrême gauche pour composer le Costume de mariée de Lagartera 1819-1925 :
Une autre robe de cérémonie et de mariage dite La Alberca 1880-1925, de la région de Salamanque, est elle aussi faite de juxtapositions, et accumulation de bijoux, et chaussures assorties.
Cette tenue se distingue par ses couleurs sombres, rosées, argentées et dorées, mais surtout par les médailles reliquaires, croix et amulettes qui l'ornent. La parure composée d'une succession de colliers en corail et argent doré, et par ces chaines appelées brazaleras, est un exemple parfait de l'esthétique baroque. Les tenues pouvaient en effet s'alourdir de multiples bijoux comme ces tenues de fête de Grenade et les vêtements des hommes sont souvent très ornementés eux aussi.
En complément, un accrochage dans l’appartement de Victor Hugo, évoque ses liens forts avec l’Espagne : depuis ses souvenirs d’enfance avec son père à Madrid, à son voyage de 1843 avant la mort de Léopoldine, qui ont imprégné son oeuvre théâtrale et ses engagements politiques. Une occasion de faire dialoguer gravures de Goya et dessins de Victor Hugo...
Costumes espagnols entre ombre et lumière à la Maison de Victor Hugo
21 juin au 24 septembre 2017
6 Place des Vosges - 75004 Paris
01 42 72 10 16
Du mardi au dimanche de 10h à 18hFermé le lundi et certains jours fériés