Chinatown menacé au coeur d’un Downtown hors de prix
Chinatown est pris au piège. Les trois quartiers qui l’entourent sont les plus chers de la ville : SoHo au nord, le Financial District au sud et Tribeca à l’ouest. Un one-bedroom y coûte en moyenne 5 100$.
Le Chinatown à Manhattan a beaucoup grandi et s’est même construit sur les ruines de certains autres quartiers ethniques du sud de l’île : le Five Points irlandais, le Lower East Side juif et LittleItaly. Espérons que Chinatown ne suivra pas le même chemin que Little Italy qui n’a aujourd’hui que du folklore et des adresses touristiques à offrir. Les italiens sont tous partis.
Le danger guette. Les promoteurs ne rêvent que d’une chose : remplacer les anciens immeubles bas de Chinatown par des bâtiments neufs, au prix du marché, destinés aux jeunes professionnels. Et se faire un paquet de sous en passant. Ce qui implique bien sûr de chasser les résidents chinois qui y sont depuis longtemps et de décourager les nouveaux arrivants de continuer à s’y installer. C’est ce qu’il est arrivé aux Chinatowns de Chicago, Boston, Philadelphie et Washington.
Mott Street in Chinatown, New York City, New York, USA
Les pratiques honteuses des promoteurs immobiliers
La gentrification en cours dans le sud de l’île fait peu à peu augmenter les loyers. Si le cœur de Chinatown fondé il y a plus d’un siècle n’a rien perdu de son cachet, la spéculation immobilière a commencé à transformer le quartier dans ses extrémités, où par exemple des hôtels trendy et galeries d’art apparaissent. Près du Manhattan Bridge, ce sont même de luxueux gratte-ciels qui sortent de terre.
Les promoteurs n’ont aucune limite pour chasser les locataires : intimidation, coupures de gaz, argent offert pour partir,… Du coup, le quartier évolue : moins d’asiatiques et plus de blancs, moins de classes populaires et plus de classes aisées.
Un quartier qui résiste toutefois plutôt bien à la gentrification
Face au Lower East Side, Chinatown est loin d’être gentrifié. La gentrification menace mais la résistance est bien là. Le quartier accueille toujours une majorité de Chinois aux revenus modestes. Il reste un hub culturel et commercial pour les expatriés chinois qui résident dans les autres boroughs, grâce à ses nombreux commerces et restaurants chinois : poissons, fruits de mer, fruits exotiques, épices, thé, salons de manicure et de massages. La force de Chinatown réside en grande partie dans la diversité de sa scène culinaire.
Son économie a su rester dynamique malgré la fermetures des usines vêtement dans les années 1990, le chaos post-11 Septembre ou même les inondations de l’ouragan Sandy en 2012.
Chinatown se réinvente et les immigrés continuent de venir. Contrairement aux premiers arrivants dans les années 60 et 70 de Hong Kong qui parlaient cantonais, les derniers arrivants sont plutôt des fermes et villages de pêcheurs de la province de Fujian dans le sud-est de la Chine, où l’on parle principalement mandarin.
Y a-t-il d’autres Chinatown à New York ?
Le Chinatown de Manhattan est très connu mais Brooklyn et Queens ont également leur quartier chinois/asiatique.
Sunset Park, le Chinatown de Brooklyn également en pleine gentrification
sunset park, une vue à la san fransisco sur la skyline et le nouveau hub créatif de brooklyn
Flushing, le « vrai » Chinatown de NYC, sans touristes
le vrai chinatown de new york