Crimes au musée 4/5 (25-06-2017)
Crimes au musée (416 pages) est disponibles depuis le 8 juin 2017 aux Editions Belfond.
Le livre (éditeur) :
Dix-huit nouvelles de grandes dames du noir, européennes et québécoises.
Elles écrivent des polars. De ceux que l'on dévore. Et à la demande d'un lecteur passionné, elles se sont réunies autour d'un thème séduisant : le musée comme lieu de tous les crimes.
Musée d'art moderne, d'histoire, d'anthropologie, de sciences, du tatouage, de cire, toutes les salles sont ouvertes. En y pénétrant, l'atmosphère feutrée génère une impression de calme, presque de recueillement. Le sentiment de paix semble total et pourtant, nous sommes déjà sur une scène de crime, les œuvres en présence ont été témoins de la violence, de l'horrible et du machiavélique. Crime d'honneur, meurtre passionnel, vengeance, copie meurtrière d'un tableau ou petit meurtre sans conséquence... Qu'on soit simple visiteur, touriste ou gangster aux mains rougies par le sang, tous les coups sont permis.
Les auteures européennes (françaises et belges) : Karine Giebel, Barbara Abel, Ingrid Desjours, Dominique Sylvain, Elena Piacentini, Marie Vindy, Danielle Thiéry, Nathalie Hug, Stéphanie de Mecquenem.
Les auteures québécoises : Andrée A. Michaud, Claudia Larochelle, Marie-Chantale Gariépy, Martine Latulippe, Geneviève Lefebvre, Florence Meney, Claire Cooke, Ariane Gélinas, Catherine Lafrance.
Ouvrage dirigé par Richard Migneault
Mon avis :
Crimes au musée est le troisième recueil de nouvelles collectif de la série. Il fait suite à Crimes à la librairie et Crimes à la bibliothèque.
Celui-ci à la particularité (autre que de changer de décor et de sujet) de n’être concocter que par des femmes. Et pas des moindres puisqu’on peut y trouver les célèbres Barbara Abel, Nathalie Hug, Karine Giebel, Danielle Thiéry… Mais à côté des grands noms figurent également de moins connus, moins mis en avant (et à tort d’ailleurs car certaines plumes sont superbes !) tels que Catherine Lafrance, Martine Latulippe…
Autre point qui a son importance, toutes ces dames sont francophones (7 de France, 2 de Belgique et 9 du Canada). C’est pourquoi ce nouvel opus de la série a fait l’objet d’une sortie simultanée en France (chez Belfond) et au Québec (aux Editions Druide).
Moi qui suis particulièrement friande de nouvelles, je peux vous dire que je me suis régalée ! Ce recueil de 18 histoires de meurtres, de morts et autres histoire sombres démontrent que la langue française et que la sensibilité féminine font bon ménage quand il s’agit de nous entraîner dans de courtes intrigues noires de grandes qualités, originales ou classiques, troublantes, élégantes, historiques, percutantes….
J’ai trouvé certaines nouvelles un peu trop courtes parfois mais toutes ont su me donner quelque chose. J’ai retrouvé certaines pattes des auteures que j’affectionne tels que la maternité pour Barbara Abel, le Japon pour Dominique Sylvain et la violence percutante de Karine Giebel. Mais j’ai surtout été particulièrement emballée par l’exploitation du thème du musée tellement différente à chaque titre (des lieux qui changent comme les atmosphères, l’angle de traitement, l’orientation et évidement le style).
J’ai ici mes préférences (toutes ne m’ont pas forcément plu de la même manière mais la brièveté des textes les rend toutes faciles à lire et sans déplaisir) dont Le Chef-d’œuvre de Dominique Sylvain, Dentelles et Dragons d’Elena Piacentini (dont j’ai beaucoup aimé la construction narrative), Le second Linceul d’Ingrid Desjours que j’ai trouvé audacieuse et La mystérieuse Affaire du codex maya de Stéphanie de Mecquenem dont l’hommage à Agatha Christie est particulièrement réussi.
J’en ressors agréablement surprise par tant de découvertes. Les têtes d’affiche feront forcément plus facilement vendre et c’est tant mieux car il y ici des auteurs plus discrètes de ce côté-ci de l’Atlantique, que je suis ravie d’avoir croisées et que je compte suivre d’un peu plus près.
Merci Richard Migneault !