13 m²

Par Rob Gordon
13 mètres carrés, c'est la superficie du réduit où trois petits mecs vont devoir se tapir après un braquage qui a mal tourné. Et c'est sans doute celle de la cellule où ils croupiront probablement pour de nombreuses années. Avec zéro budget et beaucoup d'envie, Barthélémy Grossmann tricote un petit polar simple et futé, qui compense son manque de moyens par une malice à toute épreuve. Ellipses bien troussées, nombre de décors réduit, poigné d'acteurs : Grossmann mène bien sa barque, et c'est d'autant plus remarquable qu'il n'est rien de moins que réalisateur-scénariste-acteur principal-producteur.
13 m² ne révolutionnera évidemment pas le genre, mais constitue une jolie carte de visite pour celui que l'on peut considérer comme un possible futur Kassovitz. La filiation est évidente : même soin du cadre, même parler-vrai, même rage de sortir la banlieue de son marasme et de ses clichés. Le scénario de Grossmann tient debout et montre bien comment une vie minable peut donner envie de commettre l'irréparable. Si l'histoire se délite un peu vers la fin, 13 m² reste un petit film très fréquentable dont on reparlea sûrement dans quelques années, quand Barthélémy Grossmann aura concrétisé ce début de carrière prometteur.
7/10