MENSTRUATION : Les règles ont-elles un impact sur la performance cognitive ?

Publié le 13 juillet 2017 par Santelog @santelog

L'idée reçue qu'une femme peut être moins performante intellectuellement durant ses règles est-elle justifiée ? Cette étude suisse-allemande qui fait précisément le point sur les effets des niveaux d'hormones féminines durant le cycle menstruel apporte les preuves de sa réponse : les conclusions présentées dans la revue Frontiers in Behavioral Neuroscience montrent que les niveaux d'œstrogène, de progestérone et de testostérone n'ont aucun impact sur 3 aspects de la cognition, la mémoire de travail, la précision et le multitâche. Ainsi, si au cours d'un cycle donné, certaines hormones se sont avérées associées à des changements cognitifs au cours du cycle chez certaines des participantes, mais cela n'est plus le cas durant le cycle suivant. Dans l'ensemble, aucune des hormones n'a donc eu d'effet réplicable et cohérent sur la cognition des participants.

Bref, la menstruation ne modifie pas le fonctionnement du cerveau, conclut le Pr Brigitte Leeners et son équipe : " En tant que spécialiste de médecine de la reproduction et psychothérapeute, je traite de nombreuses femmes qui ont l'impression que le cycle menstruel influence leur bien-être et leur performance cognitive ". Je me demandais si ces plaintes " anecdotiques " étaient vérifiées de manière scientifique.

L'étude a suivi 68 femmes durant 2 cycles menstruels consécutifs venant consulter à l'École de médecine de Hanovre et à l'Hôpital universitaire de Zürich et étudié les changements de 3 processus cognitifs aux différents stades du cycle menstruel. Bien que l'analyse des résultats du premier cycle suggère que le biais cognitif et l'attention ont été affectés chez certaines participantes, ces résultats ne sont pas répliqués dans le cycle suivant. Aucune différence dans la performance cognitive n'est identifiée au fil du cycle.

Les changements hormonaux liés au cycle menstruel ne présentent aucune association avec la performance cognitive, concluent les chercheurs. " Bien qu'il puisse y avoir des exceptions individuelles, la performance cognitive des femmes n'est pas perturbée par les variations hormonales du cycle menstruel ". Si cette étude représente une avancée significative, d'autres études sur des échantillons plus larges de femmes, dont de patientes atteintes de troubles hormonaux et avec d'autres tests cognitifs pourront apporter une image plus complète de la façon dont le cycle menstruel peut affecter le cerveau. Mais ces premiers résultats peuvent déjà contribuer à un changement de mentalité.

Équipe de rédaction Santélog