GRIPPE : Le patch à microaiguilles pour vacciner sans douleur

Publié le 13 juillet 2017 par Santelog @santelog

Plus " confortable ", moins douloureux : L'essai a été mené chez 100 participants, âgés de 18 à 49 ans. C'est un essai de phase I donc destiné à valider la sécurité et la tolérabilité de cette nouvelle forme galénique. Et sur le confort, le patch fait ses preuves, puisque la majorité des participants l'ont trouvé moins pénible qu'un vaccin par injection classique, en dépit de quelques rougeurs et démangeaisons parfois sur le site d'application. L'essai apporte également de premières preuves ou signes d'efficacité comparable à l'injection standard en termes de réponse par anticorps, mais des essais de phase II et III seront nécessaires pour confirmer cette efficacité.

Plus besoin de réfrigération : le patch peut même être envoyé par la poste, comme le sont certains dispositifs de diagnostic de masse, et ouvre ainsi une excellente alternative pour les pays en développement où l'accès à une chaine du froid fiable est souvent limité. Dans un test distinct, les chercheurs montrent que les patchs peuvent être stockés pendant 1 an à des températures allant de 5à 40 ° C sans que le vaccin ne perde de sa puissance.

Des différences claires sur les effets secondaires : les chercheurs de l'Université Emory ont mené cet essai contrôlé randomisé de phase I sur 4 groupes :

* 25 ont reçu le vaccin standard contre la grippe administré par injection intramusculaire par un professionnel de santé ;

* 25 ont reçu le vaccin contre la grippe par patch microaiguilles, par un professionnel de santé ;

* 25 ont reçu un vaccin placebo par patch microaiguilles, par un professionnel de santé ;

* 25 ont reçu le vaccin contre la grippe par patch microaiguilles, mais auto-administré.

Les vaccins, à la fois par injection et par patch contenaient les 3 souches virales du vaccin saisonnier 2014/15 (H1N1, H3N2 et B). L'expérience confirme l'absence de réaction indésirable sévère au vaccin, soit par injection, soit par patch et aucun développement de maladie grippale ou d'autre maladie chronique.

-Le nombre total d'événements indésirables s'avère similaire entre les groupes " injection " et " patch ", et entre les 2 modes d'administration, par un professionnel de santé " ou auto-administré.

-En revanche, la différence est claire sur les effets secondaires- certes légers : 7 jours après vaccination, les participants ayant reçu l'injection sont plus susceptibles de ressentir une douleur au site d'injection (44%) vs 20% pour le patch.

-Le patch entraine néanmoins plus de démangeaisons (84% vs 16%), de rougeurs (40% vs 0) ou de sensibilité (68% vs 60%).

La réponse par anticorps au vaccin s'avère similaire entre l'injection et le patch, et quel que soit le mode d'administration par professionnel de santé ou auto-administré. Seul bémol, et d'importance, cette réponse n'est pas été significativement plus grande qu'avec le patch placebo pour certaines souches virales. Ce résultat pourrait être dû, soulignent les chercheurs, à des niveaux déjà élevés d'immunité de fond.

Simple à s'auto-administrer : tous les participants affectés au groupe auto-administration n'ont eu aucune difficulté à poser leur patch. Et parmi ces participants, 70% déclarent préférer cette méthode d'administration.

D'autres essais de phase II et III doivent être menés pour valider ces premiers résultats et l'efficacité de ce nouveau patch vaccinal. Cependant, cette nouvelle méthode de délivrance de la vaccination contre la grippe pourrait bien faire la différence.