Troisième volet d’une franchise relancée avec succès en 2011, La Planète des Singes – Suprématie avait tout du blockbuster classique sur le papier : de gros moyens financiers, de superbes effets spéciaux et de l’action spectaculaire. En finalité, ce nouvel épisode va toutefois bien au-delà du simple blockbuster hollywoodien.
En refusant de tomber dans la facilité en s’abandonnant à de l’action incessante, le réalisateur Matt Reeves livre en effet un long-métrage intimiste, qui poursuit brillamment les thématiques exposées dans les précédents opus. A travers l’épopée éprouvante de César, il développe des enjeux dramatiques forts, qui trouveront leur apogée dans l’intense confrontation finale. Plus noir et pessimiste que les volets antérieurs, le film propose une vision très tourmentée du conflit, humains comme singes s’avérant torturés par les épreuves à surmonter. En cela, il risque de grandement dérouter les spectateurs simplement venus chercher un divertissement spectaculaire. Pour les autres, le plaisir est en revanche au rendez-vous puisqu’en se focalisant ainsi totalement sur le point de vue des singes, et plus particulièrement sur celui de César, le récit se révèle nettement plus profond. Pour autant, il regorge tout de même de moments plus légers grâce, notamment, à l’introduction d’un nouveau singe hilarant. Pas forcément indispensable à l’histoire, celui-ci apporte effectivement une touche d’humour bienvenue.
En conclusion, La Planète des Singes – Suprématie s’avère donc être un blockbuster aussi époustouflant sur la forme que dense sur le fond. Malgré quelques facilités d’écriture, le film offre une conclusion élégante à l’un des conflits les plus emblématiques de l’histoire du cinéma. Une réalisation sombre, puissante et émouvante !