On dit qu'il est plus habitué qu'elle à ce type d'exercice. Il est vrai que même si elle adore l'opéra et qu'elle joua et chanta autrefois Barberine, lorsqu'elle était au Conservatoire, elle n'avait jamais réalisé une mise en scène de cette nature.
La mission est pleinement remplie. Mozart a composé ces Noces de Figaro, en s'inspirant de la comédie de Beaumarchais Le Mariage de Figaro (1778) et la version que nous offre la jeune femme est sans doute fidèle à l'esprit.
On perçoit les touches tragiques comme les moments comiques, les instants de passion tout autant que les calembours, tous ces paradoxes qui font de ce opéra un chef d'oeuvre, la quintessence du théâtre musical dira Julie Gayet. Une folle journée qui est le miroir d'une société et de ses codes qui ont changé.
Sous sa houlette quasi magique on redécouvre une oeuvre que l'on croyait bien connaitre.
Quelle idée intelligence d'avoir fait sortir les musiciens de dessous la fosse d'orchestre ! C'est la première fois qu'on les voit jouer sous un kiosque.
Julie Gayet aime les musiciens et elle ne les cache pas. La musique n'est plus seulement illustratrice. Elle est partie prenante de la soirée, et ce n'est que justice.
Autre nouveauté, la légèreté des décors qui sont suggérés. Les façades des divers lieux où l'opéra sera donné pourront ainsi vivre pleinement la soirée. C'est en quelque sorte un opéra en décor naturel qui nous est offert. En toute logique puisque l'action se situe au château Almaviva, près de Séville.
Le dispositif scénique est simple mais il fonctionne. Et de nombreux changements se font à vue. Il n'y a pas comme dans la plupart des Opéras en plein air que j'ai vus jusqu'à présent un ridicule ascenseur ou un décor qui cache la moitié des chanteurs. Toutes les places sont bonnes. C'est un point très positif.
Les accessoires prennent davantage d'importance. Cet épurement profite aussi aux costumes que l'on peut prendre le temps d'admirer.