On connaissait la passion de Michel Hidalgo pour le football, voilà la passion de Anne Hidalgo pour les jeux olympiques. Bertrand Delanoë avait raté le coup pour les héberger à Paris en 2012. Là, le nouveau Maire remet le couvert pour 2024. Elle y croit.
Je ne critique pas l'intérêt que l'on peut avoir pour ces événements sportifs. Tout est une question de prix. Prix qui explique que les candidatures se font rares pour héberger les festivités.
Des JO, c'est effectivement une formidable opportunité pour des milliers de personnes d'avoir un emploi, tant par les besoins de l'organisation des compétitions que par la réalisation des sites : terrains de sports immenses avec gradins géants, infrastructures pour faciliter les transports de millions de personnes et leur hébergement. Ça fait du boulot tout ça.
Mais après ? Plus rien. Les emplois n'étaient que temporaires, on n'a plus besoin de vigiles, d'arbitres, de guichetiers, d'hébergements immenses, et même les constructions peinent parfois à resservir. Qui a besoin d'un pôle sportif aussi grand toute l'année ?
J'observe simplement un gâchis. Les 6 lingots d'or et les 2 tonnes d'argent nécessaires aux médailles sont une paille parmi les 10 milliards d'euros (environ) nécessaires aux dernières compétitions (48 milliards en Russie). C'était le cas en Grèce où les JO ont précédé la crise de 2007. Ça en valait bien la peine. Tout le site est aujourd'hui une zone désaffectée.
Le pouvoir de relance économique des ces jeux est de plus en plus remis en cause, tant on peine à les observer. En fait, à part en 1984 aux États-Unis (investissements de seulement 1,2 milliards), ce n'est peut-être jamais arrivé. Sait-on seulement à quoi ressemblera l'économie française en 2024 ? On dit que les conditions provoquant la crise de 2008 sont à nouveau réunies. Ça promet.
Faut-il raser une montagne à chaque fois qu'on veut organiser les jeux olympiques ? Ne pourrait-on pas admettre que ces compétitions n'ont pas besoin de réinventer la roue à chaque fois ? Construire un stade avec piscines, terrains et pistes de tous les sports à chaque fois qu'on fait les jeux... c'est vraiment comme de construire une voiture à chaque fois qu'on se déplace...
Comme si Paris n'était pas assez engorgée, comme si c'était facile de continuer à creuser des trous dans une ville où il n'est plus possible d'ajouter des métros déjà saturés. À moins que le pari d'Anne Hidalgo soit de profiter de l'aubaine pour rendre Paris piétonne ? Je crains qu'elle ne tienne pas jusqu'en 2024...
Heureusement qu'on est nul au concours eurovision de la chanson, ça nous épargne de l'organiser pour quelques dizaines de millions d'euros de dépenses (mille fois moins en gros).