Le mythe des Atrides n’est pas naturellement la tasse de thé des
Japonais. Satoshi Miyagi a donc décidé d’un prologue où il résume en
10mn pour ses compatriotes le conflit entre Antigone et l’usurpateur
Créon, qui refuse d’enterrer un de ses deux frères accusé d’anarchie.
Dans Sophocle le politique s’oppose aux lois divines. Dans la version
‘bouddhique’ de Miyagi l’important est de ne pas distinguer après la
mort les bons des mauvais mais de laisser à chaque âme le loisir d’errer
en paix. Dans la présentation des principaux personnages au public on
voit défiler, outre Antigone et Créon, Etéocle et Polynice, les frères
ennemis qui s’entretuent devant nous , Ismène la sœur d’Antigone, Hémon,
son fiancé, qui finira suicidé et le devin Tirésias .Mais ce prologue ,
joué en un français ‘scandé’ à la japonaise avec un surjeu caricatural
cette parodie du Japon par un Japonais met le public dans sa poche.
L’orchestre y va aussi de son clin d’œil souriant en insinuant le tube
emblématique Psyché Rock de Pierre Henry (qui vient de mourir) et qui illustrait la Messe pour le Temps présent de Béjart, triomphant dans ce même lieu en …1967. Bienvenue donc au royaume des morts…par l’humour aussi.
Christian Jade (RTBF.be)
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