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On l'appelle aussi Codex Martínez Compañón du nom de Baltasar Jaime Martínez Compañón qui fut évêque de Trujillo, troisième ville du Pérou, de 1779 à 1790. C'est un ensemble de quelque 1.400 aquarelles représentant la vie et les coutumes au Pérou qu'il avait commandées à des artistes locaux entre 1782 et 1785. 136 d'entre elles furent mises aux enchères à Madrid le 7 juin 2017 et ont d’abord été acquises par le Pérou pour 45.000€. Puis, le gouvernement espagnol a fait valoir son droit de préemption. Madrid voudrait exposer ces aquarelles dans son Musée des Amériques et souhaite également les faire déclarer "non exportables" pour les inscrire au patrimoine national. On se doute que cette décision ne plaît guère au Pérou, qui allègue qu’une pièce qui relate son histoire devrait être inscrite dans son propre patrimoine culturel. Pour calmer les esprits, le gouvernement espagnol a proposé de fournir au gouvernement péruvien un facsimilé et une version numérisée des aquarelles. Proposition refusée par le Pérou lors d’une rencontre au Palais madrilène de la Moncloa entre son président, Pedro Pablo Kuczynski, et Mariano Rajoy, président du Gouvernement d'Espagne. Plus de 50 experts et intellectuels latino-américains, parmi lesquels Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature, ont écrit une lettre au Gouvernement espagnol lui demandant de revoir sa politique consistant à déclarer non exportables des biens qui appartiennent au patrimoine commun du continent. Une grande partie de la collection du Codex Trujillo se trouve déjà à Madrid, dans la bibliothèque du Palais royal. Ce n'est pas la première fois ni la dernière que naît une polémique à propos de la récupération d'œuvres réalisées au Pérou ou dans d'autres pays pendant la colonisation. Il a été évoqué que lors du prochain sommet ibéro-américain qui se tiendra en 2018 à Antigua au Guatemala, que cette question soit mise à l'ordre du jour.