WASHINGTON, 26 juin 2008 (AFP). Près de la moitié des Américains épargnent moins et près d’un quart dépensent moins depuis que la hausse des prix du pétrole et de l’alimentation grève les budgets des foyers, selon une étude publiée jeudi.
“Quelque 45% des personnes interrogées ont moins déposé d’argent sur leur compte d’épargne; 24% ont coupé dans leurs dépenses essentielles comme l’alimentation et la santé; et 17% ont davantage utilisé leurs cartes de crédit, tout cela constituant de mauvaises tendances”, note l’enquête Auto Pulse menée par le Consumer Reports National Research Center.
Près d’un tiers des 884 individus interrogés début juin affirment qu’ils marchent davantage, utilisent le vélo pour économiser de l’argent sur le transport, tandis que 16% indiquent qu’ils utilisent plus souvent les transports publics.
Dans cette enquête sur les conséquences de la hausse des prix de l’essence qui a dépassé les 4 dollars le gallon (3,78 litres), “Consumer Reports a déterminé que le point de basculement où les automobilistes réduisent drastiquement leurs habitudes de conduite était situé à 3,50 dollars”, indique le rapport.
“Et ils ont modifié leurs habitudes ! Ils ont roulé 20 milliards de miles (1 mile = 1,6 km) de moins en 2008 qu’à la même période l’année précédente”, précise le rapport.
Le prochain point de basculement entraînant un nouveau changement de comportement automobile devrait être atteint lorsque l’essence à la pompe passera les 4,32 dollars le gallon, assure le document.
Le pétrole vient de dépasser jeudi pour la première fois le prix de 140 dollars le baril à Londres et New York, soit un doublement en un an.
Plus des trois quarts des Américains estiment que les prix record du pétrole sont la faute du gouvernement, tandis que neuf sur 10 sont en faveur d’un développement des énergies alternatives.
Les prix de l’essence ont grimpé de près de 40% depuis février lorsque le gallon se situait à 2,96 dollars.
Lundi, le gallon coûtait en moyenne 4,08 dollars aux Etats-Unis, selon l’Energy Information Administration.
Quelque 75% des personnes interrogées reprochent aux groupes pétroliers d’avoir poussé les prix à la hausse. 70% rejettent aussi la faute sur les pays producteurs tandis que 68% estiment que la situation au Moyen-Orient y est pour beaucoup.
Les Américains sont presque unanimes (90%) à soutenir le développement d’énergies renouvelables comme une solution à la crise énergétique.
Ils sont aussi 84% à penser qu’il faut négocier des prix plus bas avec les pays exportateurs et 81% à être en faveur de davantage de forages aux Etats-Unis ou en mer.