C’est la première fois pour moi que je plonge dans une œuvre de Kid Koala, que je connais pourtant depuis toujours. Après quelques écoutes difficiles ou éprouvantes, Music To Draw To : Satellite se révèle rapidement grandiose. Entre autres, parce que chaque écoute permet, dès la toute première, d’apprécier au moins une chanson, que ce soit une instrumentale très brève ou une collaboration avec Emilíana Torrini. Les écoutes successives permettant ensuite d’en découvrir encore au moins une à chaque fois. Et la noirceur initiale se fait plus grisée (à l’instar) du visuel de la pochette, tellement bien trouvé. Le ciel, bleu et étoilé de l’intérieur de l’album, redonnant de la lumière, et même de la chaleur presque, à un disque beaucoup moins terne qu’il ne le paraissait d’emblée. [ lire la suite ]
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Alors que l’on attendait un nouvel album de son groupe The Antlers, lequel succéderait à Familiars qui était sorti en 2014, on apprenait pendant l’été 2016 que Peter Silberman – leader et, selon certains, l’homme se cachant derrière un groupe pour en réalité publier des disques qui autrement seraient des albums solo – était en train d’écrire et composer des titres seul, sans son groupe. La nouvelle d’un album solo, un véritable album solo, ne se fit dès lors plus trop attendre. Après quelques extraits, voici l’heure de découvrir Impermanence. Quid de The Antlers ? S’agit-il vraiment d’un nouveau départ ou d’une suite logique ? Probablement les deux, en souhaitant qu’il parvienne, et c’est sûrement le but, à se faire enfin un nom, tant il le mérite. [ lire la suite ]_
Qu’attendre d’un quatorzième album ? Avec Depeche Mode, qui est déjà dans sa quatrième décennie d’activités, on ne se posera pas longtemps la question. Tout d’abord, depuis les années 90, on a droit à exactement un nouvel album tous les quatre ans. Ensuite, depuis leur rencontre dans les années 80, c’est encore et toujours Anton Corbijn qui s’occupe de l’artwork de chaque nouvel album, et c’est effectivement le cas avec Spirit, dont la pochette est très belle et n’a comme défaut que celui de ne pas dépareiller des précédentes, en particulier Playing The Angel et Sounds Of The Universe. Quant au jeu sur les initiales D et M, il nous rappelle irrémédiablement le précédent album, Delta Machine. [ lire la suite ]_
Antony Hegarty (de son vrai nom) a donc bel et bien tourné la page de son premier projet, Antony And The Johnsons, qui l’avait fait connaître et dont les quatre albums forment l’une des discographies les plus singulières de ce XXIe siècle. Avec Anohni, l’Anglaise installée aux États-Unis ouvrait l’année dernière une toute nouvelle page à son histoire : moins classique, plus électronique, mais toujours aussi lyrique et, aussi, toujours aussi poignante. Pour Paradise, nous retrouvons donc également les deux collaborateurs-clé de Hopelessness, tous deux habituellement sur le label Warp, à savoir Daniel Lopatin (a.k.a. Oneohtrix Point Never) et Ross Birchard (a.k.a. Hudson Mohawke). [ lire la suite ]
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« Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys, Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles… » Ofeliadorme rappelle irrémédiablement le poème Ophélie d’Arthur Rimbaud, qui a effectivement inspiré le groupe au moment de trouver un nom de baptême. Le groupe italien a déjà publié plusieurs albums ou EPs, mais il entre véritablement dans une autre sphère avec Secret Fires. En effet, déjà, son nom a commencé à davantage sortir des frontières transalpines, ce qui est en partie dû à un certain Howie B. [ lire la suite ]_
Publiée sur le label allemand Deutsche Grammophon, cette collaboration entre les Jarvis Cocker et Chilly Gonzales réussira-t-elle à faire autant de bruit que chacun d’eux mérite ? J’en doute. Pour autant, Room 29 est, à quelques jours de la troisième édition du Piano Day (qui, c’est un drôle de hasard, se tiendra la 29 mars cette année), un album que j’attendais avec hâte, et il semble, depuis son annonce il y a quelques semaines, au moins aussi bon qu’espéré. Le concept est d’emblée mis en exergue par le titre, Room 29, qui fait irrémédiablement écho à une chambre d’hôtel. En l’occurrence, il s’agit bien de la chambre d’un hôtel de Los Angeles, le Chateau Marmont, qui ouvrit justement ses portes à Hollywood en… 1929. La chambre 29 possède entre autres choses un piano. Aussi l’album est-il l’histoire de cette chambre racontée par le piano et l’un des clients de l’hôtel. Dès lors, voici quelques commentaires issus d’entretiens entre Jarvis Cocker et l’historien et critique de cinéma David Thomson. [ lire la suite ]_
Goldfrapp a donc décidé de « vendre » son nouvel album à l’aide de deux morceaux diamétralement opposés. Entre les deux, les huit autres nouvelles chansons proposent du très grand Goldfrapp, le duo ayant été aidé par un certain Bobby Krlic – plus connu sous le nom de The Haxan Cloak – à la production sur sept titres, alors que John Congleton a lui aussi participé à la production sur cinq titres. Après plusieurs écoutes, inutile de regretter le précédent album. Il faut se tourner vers l’avant, car si ce septième album des deux Anglais demeure familier, Silver Eye est résolument ambitieux et propose sans aucune équivoque possible une évolution dans leur discographie. Et s’il est à placer aux côtés de Black Cherry en particulier ou de Supernature, il s’agit bien d’une nouvelle page électronique qu’a décidé de rédiger Goldfrapp. [ lire la suite ]
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Ainsi, Memories Are Now n’a, après quelques écoutes, qu’un seul réel défaut : celui d’être très faussement simple et facile. Une seule écoute attentive permet vite de faire comprendre que Jesca Hoop, derrière des arrangements légers, une orchestration presque acoustique et sa voix d’une vivacité tellement touchante, est une véritable artiste originale au talent indéniable. Blake Mills, du groupe Alabama Shakes, l’accompagne merveilleusement bien sur chacun des neuf morceaux, en plus de produire l’album. Pour la petite anecdote, on peut entendre – il faut tout de même être très attentif et vraiment tendre l’oreille – Fiona Apple à l’harmonica sur « Cut connection ». [ lire la suite ]_
D’emblée, annonçons aussi que Conexión est un album de jazz, avec des touches évidentes de flamenco, tant dans la guitare de Chicuelo que, bien entendu, grâve à la présence des percussions de Paco de Mode. Du jazz flamenco en somme, mais non l’inverse. Les sept morceaux dépassent les cinquante minutes, et proposent chacun une ambiance, un teinte, une chaleur distincte : « Chicuelina », « Al sol », « A solas », « Velas », « Engaño », « Lenta, andante, trepidante » et « Conexión » sont tous instrumentaux, les trois instruments – dont le piano de Marco Mezquida – s’entremêlant parfaitement les uns aux autres. On peut tout de même entendre, très légèrement, une présence humaine, avec ici ou là de très brefs murmures voire des exaltations typiques du flamenco, comme si Conexión avait été enregistré dans des conditions similaires à celles d’un album live. [ lire la suite ]_
Enregistré et mixé principalement chez elle et par elle, Juana Molina, en plus de chanter, joue de la guitare, de la basse, du clavier, du synthé, s’est occupé de la programmation et du choix d’échantillons. Bien sûr, d’autres artistes et professionnels l’ont accompagnée dans la réalisation de Halo, ne serait-ce que le fidèle Eduardo Bergallo. De même, l’artwork a une nouvelle fois été conçue (est-ce vraiment le bon terme ?) à Alejandro Ros (j’adore les os de l’intérieur du livret – qui est en quatre parties – et, en premier lieu, celui qui figure sur le CD !). [ lire la suite ]_
Nul doute que l’album requiert bien plus d’écoutes encore, voire des temps de repos pour se révéler entièrement. L’humilité évidente de Perfume Genius, mêlée d’une apparente absence de pudeur, font de cette discographie aux quatre albums un univers déjà très singulier. No Shape opus sera probablement, encore une fois, inconnu du grand public. Alors réjouissons-nous de faire partie d’un cercle d’initiés bien chanceux. Ceux qui voient des similitudes entre Mark Hollis ou son groupe Talk Talk et Perfume Genius exagèrent certes ; dans le même temps, il est presque impossible de trouver des descendants dignes au groupe culte anglais, et je dois bien avouer que Perfume Genius doit faire partie des (très) rares qui mériteraient cette comparaison. [ lire la suite ]_
Juanes entre dans le cercle très fermé de ces artistes qui ont créé une œuvre à la fois musicale et visuelle : en somme, un film musical ou un album visuel. Si Mis Planes Son Amarte dure près de quarante minute, le film pousse le plaisir à une heure. Hormi les deux duos, avec ses compatriotes Fonseca et Kali Uchis (l’Américaine-Colombienne figure également sur Humanz de Gorillaz) respectivement sur « Alguna vez » et « El ratico », il est un élément notable : pour la toute première fois, Juanes chante non pas en espagnol mais en anglais sur « Goodbye for now ». Par ailleurs, Juanes a enregistré son album en Colombie, dans sa Medellín natal. [ lire la suite ]_
(in heepro.wordpress.com, le 06/07/2017)
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