Saluons la présence, ce jour, de Michèle Gazier, au Festival de la correspondance de Grignan, pour une rencontre, à 12 h, en la cour des Adhémar, animée par Judith Sibony, avec le soutien de la Fondation de la Poste La rencontre a pour titre " Le lourd héritage immatériel"
L'occasion de nous pencher sur le dernier roman de l'écrivain, Silencieuse (Ed. Seuil) et de vous en livrer chronique.
La vie s'écoule, monotone, étriquée, dans le village de Saint-Julien des Sources. Seuls
dérogent à cette grisaille autochtone, Annie Dollet, caissière de la supérette, Louis, sorte de Polonais, sans âge, jailli de nulle part, Hans Glawe, un peintre allemand de notoriété universelle et Claude Ribaute, sociologue, natif du cru, monté à Paris et revenu en son village pour publier une étude sur l'oeuvre du peintre. Observateur de nature et de métier, il endosse le rôle de narrateur de la deuxième partie du roman
" Quand sa belle-soeur qu'elle connaissait à peine lui avait annoncé sa venue, Annie avait d'abord été surprise."
Et de cette surprise naît l'action, si l'on peut dire, de ce roman d'atmosphère: Sofia Dollet, superbe Italienne, est accompagnée de Valentina, sa fille de quatre ans, résolument muette.
" Valentina ne répondait à aucune injonction, pas même à son prénom. Et pourtant entre elle et sa mère on sentait un magnétisme, une sorte d'accord primitif. "
Et la narration d'épouser le mystère de la fillette, ses élections affectives qui l'aimantent ver Louis, Claude,...tous êtres singuliers dont elle révèle l'humanité.
Une subtile approche de la différence dans ses déclinaisons psychologiques, artistiques, amoureuses et même politiques
A Elter
Silencieuse, Michèle Gazier, roman, Ed Seuil, mars 2017, 214 pp