A partir d’un pitch incroyablement simple (une transaction clandestine qui tourne mal), Ben Wheatley délivre avec, Free Fire, un long-métrage nerveux, jouissif et galvanisant, mais aussi terriblement perfectible.
Si la fusillade de plus d’une heure qu’il nous propose séduit rapidement par sa folie dévastatrice et ses punchlines savoureuses, elle s’avère aussi assez vaine sur la durée, répétant inlassablement le même schéma (tirs-pause-discussions). En outre, les événements inattendus venant relancer la situation sont parfois assez improbables, rendant l’évolution de l’intrigue extrêmement bancale. L’autre gros problème provient de la mise en scène. Malgré un montage énergique, qui rend l’ensemble plutôt fun à suivre, le manque de lisibilité de certaines séquences, ainsi que la spatialisation approximative des protagonistes, desservent nettement le film. Ce dernier point est d’ailleurs particulièrement problématique pour une réalisation pareille. Au rayon des mauvais points, on regrettera également l’écriture minimaliste des personnages. Si ceux-ci sont suffisamment caractérisés que pour pouvoir être immédiatement identifiés, ils ne suscitent en revanche aucun attachement émotionnel. De quoi donc se désintéresser royalement de leur sort !
En définitive, si Free Fire ne restera certainement pas dans les annales, il se révèle néanmoins suffisamment plaisant que pour mériter le coup d’œil. Malgré une écriture minimaliste des personnages et une mise en scène approximative, le film séduit tout de même par sa folie enivrante et ses punchlines savoureuses. Un film mineur, donc, mais pas désagréable.