Pendant dix années idylliques, la jeune Mija s'est occupée sans relâche d'Okja, un énorme animal au grand cœur, auquel elle a tenu compagnie au beau milieu des montagnes de Corée du Sud. Mais la situation évolue quand une multinationale familiale capture Okja et transporte l'animal jusqu'à New York où Lucy Mirando, la directrice narcissique et égocentrique de l'entreprise, a de grands projets pour le cher ami de la jeune fille.
Sans tactique particulière, mais fixée sur son objectif, Mija se lance dans une véritable mission de sauvetage. Son périple éreintant se complique lorsqu'elle croise la route de différents groupes de capitalistes, démonstrateurs et consommateurs déterminés à s'emparer du destin d'Okja, tandis que la jeune Mija tente de ramener son ami en Corée.
Pourquoi j'ai voulu voir ce film ?
Sur le papier et malgré quelques images que j'avais pu en voir, " Okja " ne me tentait pas plus que cela. Du réalisateur, j'avais adoré son " Memories of murder " mais de ce que j'avais pu voir du reste de sa filmographie, je n'ai pas été transporté plus que cela malgré des qualités évidentes chez ce cinéaste. En fait, ce qui m'a vraiment poussé à le voir, c'est surtout la curiosité de voir pourquoi un film Netflix pouvait faire couler beaucoup d'encre et si tous les échos positifs que j'en avais entendu étaient justifiés.
L'histoire ?
Malheureusement pour moi, je n'ai pas été transporté plus que ça par ce récit. J'apprécie la thématique de fond sur la maltraitance animale, la surconsommation, l'écologie... Tout ceci, sont des messages qui me parle et qui sont malheureusement encore d'actualité de nos jours. Cependant, aussi émouvante soit-elle, je suis globalement resté de marbre devant cette histoire. Pas mal de choses m'ont paru assez grossière, assez naïve, voire très caricaturale dans le traitement pour vraiment me convaincre.
Du coup, j'ai surtout eu la sensation de suivre un gentil conte. C'est beau, on peut éprouver une certaine sympathie pour les personnages, Okja en tête, il y a des moments qui ont fait naitre en moi quelques sourires mais ça s'arrête là.
La distribution ?
Je n'ai rien à redire en revanche concernant le casting. Chacun tient sa place et la jeune Ahn Seo-hyeon (Mija) parvient à exister à l'écran. Son côté enfantin et innocent est ce qui ressort le plus de cette histoire qui pourrait presque être tout publics si certaines scènes n'étaient pas malgré tout assez dure, je pense notamment au final.
Derrière elle, on a une distribution assez riche. J'ai beaucoup aimé les défenseurs de la cause animale. Paul Dano (Jay) ou encore Steven Yeun (K) font partie de ceux que j'ai le plus apprécié. J'ai aussi eu un peu de tendresse pour Lily Collins (Red) ainsi que Devon Bostick (Silver). Dans un autre registre, Byeon Hee-bong (Hee-Bong) ne s'en sort pas trop mal également même si on ne l'exploite pas beaucoup.
Dommage en revanche que du côté des " méchants " (qui par moment font plus sourire qu'autre chose malheureusement), l'interprétation soit trop riche en couleurs. Tilda Swinton (Lucy Mirando / Nancy Mirando) m'a semblé parfois trop inexpressive, ayant du mal à exister tandis que le cabotinage de Jake Gyllenhaal (Le Docteur Johnny Wilcox) ne parvenait même pas à me faire sourire tant l'outrance de son rôle n'a pas marché sur moi. J'aurais aimé aussi un peu plus de nuances concernant le jeu et le traitement des personnages de Giancarlo Esposito (Frank Dawson) et Shirley Henderson (Jennifer).
La mise en scène ?
La réalisation de Bong Joon-ho est sinon très soigné. Ça ne sera pas le film référence de sa filmographie à mes yeux mais c'est loin d'être détestable. L'ensemble est fluide, agréable avec une belle photographie et une palette assez large dans le choix des couleurs. Que ce soit dans les montagnes, en plein cœur de Séoul ou à New-York, les différents décors m'ont plu. En revanche, je ne sais pas si c'est l'aspect visuel qui fait que l'on tend vers le fantastique enfantin mais le rendu d'Okja ne m'a pas fait rêver plus que cela. J'ai bien aimé deux ou trois de ses regards mais globalement, je n'ai pas ressenti de connexion particulière avec lui.
Pour résumer, " Okja " n'est pas la claque émouvante et percutante que l'on m'avait vendu. J'ai aimé les thématiques mais le récit n'a jamais réussi à m'emmener avec lui et à dépasser à mes yeux le simple stade du conte fantastique gentillet. Avec des traits proches de la parodie chez certains personnages et un " cochon géant " mignon mais pour lequel je n'ai pas eu spécialement d'empathie, je suis resté sur ma faim. Malgré tout, c'est quand même un divertissement qui se laisse suivre et que je pourrais retenter plus tard sans pour autant en abuser.