Tu me disaisRien ne vaut le désir de rêves invaincus,Le charme deviné des plaisirs inconnus,Et la chaude illusion du soleil de minuit.
Tu me disaisAvoir tant espéré des heures à venir,Tellement enchanté le corps du souvenir,Et cherché si souvent la courbe de l’oubli.
Tu me disaisL’histoire à peine écrite d’un aventurier,Amoureux de fraîcheur à l’ombre d’un mûrier,Dans la tremblante ardeur de l’astre de midi.
Tu me disaisLa marche silencieuse et courte du bonheur, Le rire, les chansons, l’ivresse, la douleur,Et compter chaque jour pour minute de nuit.
Tu me disaisPrier à deux genoux les amants glorieux,Invoquer les ténèbres et supplier les cieux,Pour enfin nous revoir ensemble réunis.
Tu me disaisBoire dans chaque instant un vin d’éternité,Et réjouir ton cœur de vagues de bonté,Lorsque tu nous rêvais au creux du même lit.
Tu me disaisQue l’absence adorée valait présence infâme,Que présent étranger valait rose qui pâme,Jamais, ô grand jamais, tu n’avais de répit !
Tu me disais Savoir en ignorant, voir les paupières closes,Et sentir sans connaître au monde mille choses…Émerveiller ton cœur du grand désert franchi.
Tu me disais Le périple infini d’un bel aventurier,Amoureux de ton souffle à l’ombre d’un mûrier. J’ai vu ton désarroi, et… j’ai cru ton récit !
Gilles Laporte 2009 - Droits réservés SACEM
Image peinture de Gustave Klimt