Réalisé par: Joon-Ho Bong
Avec: Seo-Hyun Ahn, Tilda Swinton, Jake Gyllenhaal
Durée: 2h
Genre: Drame/Science-fiction
Date de sortie: 28 Juin 2017 sur Netflix
Synopsis
Pendant dix années idylliques, la jeune Mija s’est occupée sans relâche d’Okja, un énorme animal au grand cœur, auquel elle a tenu compagnie au beau milieu des montagnes de Corée du Sud. Mais la situation évolue quand une multinationale familiale capture Okja et transporte l’animal jusqu’à New York…
Critique
Après Snowpiercer, Joon-Ho Bong signe une fable animalière touchante et viscérale. Derrière son apparat parfois naïf, Okja utilise la dérision pour la mélanger à une poésie d’une noirceur contrôlée véritable critique de notre société d’hyper consommation.
Mais loin de vouloir jouer l’élève rebelle, Bong fait passer son message à la manière coréenne: en douceur mais avec une fermeté réaliste et parfois nécessairement brutale.
Contrairement à ses habitudes, Bong maquille son grain de folie, la lissant d’avantage sans en oublier de faire éclater la folie douce-amère de certains de ses personnages Jake Gyllenhaal méconnaissable en tête.
Sa créature s’incruste à la perfection jouant de son regard d’une humanité bien plus palpable et vivante que la plupart des protagonistes même si, il faut bien le souligner, ces derniers sont tous très convaincants.
Pour les amoureux des animaux, Okja est une boule d’émotion qui s’incruste dans notre morale et nos valeurs. Plaidoyer d’autant plus percutant dans sa seconde partie qui fait écho aux réalités des abattoirs…
Cet acte final d’une grande puissance émotionnelle vous prendra vos larmes et votre cœur. Dur mais nécessaire, ce conte pour adulte permet à Netflix de livrer son premier grand film et au vu de la qualité, on espère qu’il ne soit pas le dernier.
Satire puissante et dévastatrice pour nos glandes lacrymales, Okja est un petit bijou qui devrait peut-être vous faire oublier le rayon jambon. Et puisque tout est Bong dans le cochon, on saluera le réalisateur pour nous avoir offert ce touchant moment d’humanité. Cannes peut bien garder sa palme, Netflix remporte celle du cœur.
Votre dévoué Freddy