En Suisse on imagine des technologies douces pour reconstruire ou soigner le corps humain

Publié le 07 mai 2017 par Thierry Piguet

La Seed Night 2017 s'est déroulée au Rolex Learning Center, bâtiment aux lignes courbes, posé comme une oeuvre d'art contemporain au bord du lac Léman. 400 personnes avaient répondu favorablement à cette invitation pour découvrir les startups et s'étaient inscrites, créant une forte affluence. Elles ont pu suivre les temps forts successifs de la soirée, qui formaient un programme de haute volée, intéressant les profils d'entrepreneurs, d'investisseurs, de mentors, de leaders de l'industrie, composant cette assemblée réunie. L'ambiance conviviale à l'esprit de découverte et d'entrepreneurship, correspondait bien aux 22 startups qui ont déroulé leurs pitchs. Seul quota qui est arrivé à dépasser le nombre des acteurs, celui des chips, aussi nombreuses que les grains de sable sur les plages de Bellerive.

Tej Tadi, fondateur et PDG de MindMaze SA, était le témoignage vibrant de la soirée. Apportant son expérience et sa décontraction, il a évoqué les principes chers auxquels il tient dans le cadre du business (" Get Help, Ask " "Celebrate Wins "mais aussi " hire slow, fire fast "), bien aidé en cela par des slides d'une clarté et d'une épure imparable. MindMaze est une spin-off de l'EPFL et a été fondée en 2011 pour développer des technologies qui aident les patients à se remettre de troubles neurologiques. L'entreprise a atteint la valorisation de 1 milliard de dollars en 2016, ce qui en fait une licorne suisse.

22 startups ont participé à la Seed Night

L'affluence auprès des 22 startups qui ont participé à ce concours fut importante et soutenue, même si les amateurs de ships avaient trouvés une autre source de sollicitation attirante devant les baies vitrées de la salle de réception. De nombreux échanges ont eu lieu devant ces petites tables ou une simple feuille A4 affichait le nom de la start-up. Une simplicité qui ne présage pas de l'avenir que certaine rencontreront dans un futur qu'ont leur souhaite proche et heureux, comme le démontrera l'exemple de MindMaze SA quelques minutes plus tard.

Les start-up ont pris place pour la traditionnelle séance de pitch par groupe de 5 et le choix a prix forme en sélectionnant une liste de 4 startups avec l'aide d'un vote électronique sur son smartphone. Comme un peu vécut déjà au Lift, après des débuts hésitants, mais dans une ambiance très respectueuse malgré des explications un peu sommaire, les diagrammes de couleurs ont étendus leurs couleurs pour désigner les vainqueurs de chaque groupe. Au final Xsensio, Medical Templates, Technis et Darix ont été shorlistés. C'est la start-up Medical Templates qui a remporté les faveurs du jury et cette édition 2017.

La liste des compétiteurs présents est disponible sur le site de l' EPFL Alumni. L'idée n'est pas de faire un topo sur chacune d'entre elles. Le spectre des activités couvertes est assez large, même si on note une forte présence de Medtech. Difficile pour des exemples de e-commerce de faire son trou, comme VIU, quand on est encadré de solutions techniques médicales ambitieuses et que l'on se trouve dans ce temple de la recherche qu'est l'EPFL. Mais on a découvert la nouvelle approche d' Olympe qui permet de traduire des idées en solutions logicielles en quelques clics. En combinant la pensée visuelle et l'intelligence artificielle, les utilisateurs peuvent créer leur propre logiciel sur mesure facilement et intuitivement. Idem pour la start-up BigVu, qui présentait sa solution rapide et simple de créer des vidéos authentiques et captivantes pour les médias sociaux, l'éducation, les communications d'entreprise et le marketing de contenu. On retrouvait avec plaisir Flyability qui n'est plus la petite structure rencontrée lors d'une présentation de Lift 14 à Genève, mais qui compte plusieurs dizaines d'employés, a vendu plus d'une centaine de drones et vient de terminer de essais dans .... les égouts de Paris.

Grâce aux talents suisses, on répare le corps humain en douceur

La liste des startups présentes rassemblaient plusieurs Venture Leaders. Entre les prochains départs pour la Chine (7 startups présentes) et envol pour Boston (9 startups présentes), le thème Medtech était bien représenté. Parmi ces entrepreneurs, ils y en avaient plusieurs qui s'étaient penché sur différentes parties du corps humain, pour lui apporter soin et bien être. Ainsi Zurimed s'occupe des genoux. La start-up commercialise un dispositif révolutionnaire pour la reconstruction chirurgicale du ligament du genou, le " Kit de conversion Bone-Tendon-Bone (BTB) " qui a mis de longues années de recherche pour aboutir. C'est une spin-of de l'ETH de Zurich.

Autre partie du corps humain qui se fait soigner en douceur, la dent. Lumigbo est une start-up qui fait un bridge entre l'ETH et l'EPFL. Elle a développé une technologie pour construire des implants à l'intérieur du corps en utilisant un canal d'accès de moins d'un demi-millimètre de diamètre. La procédure peut être utilisée pour presque n'importe quel type d'implant à base de polymère. Chaque jour, plus d'un million d'implants sont placés en chirurgie ouverte. Une solution présentée aujourd'hui pour soigner les dents de manière rapide et avec un fort taux de succès, qui pourra s'étendre à d'autres partie du corps ultérieurement. Elle en est tellement à son début, que ces créateurs se posent encore des questions non pas sur leurs solutions techniques, à base de lumière, mais sur le nom de l'entreprise. Elle n'a d'ailleurs pas encore de site internet.

Xsensio développe des appareils portables Lab-on-Skin de nouvelle génération qui exploitent de manière unique les informations biochimiques en analysant la surface de la peau. Ces capteurs fournissent des informations étonnantes en temps réel sur l'état de santé du corps humain, de manière simple et non invasive.

Sonoview a développé un système complet, table + système de capteur pour détecter le cancer du sein sans utiliser de radiation. C'est une technologie d'imagerie précise, sûre et rentable pour aider les professionnels de la santé à détecter le cancer du sein à un stade plus précoce. La technologie vise à obtenir la même qualité d'image que la numérisation de résonance magnétique à un dixième de son coût. Une idée à étudier pour permettre que ces tests soient les moins stressant possibles.

Enfin un appareil, destiné à répondre à une pathologie médicale, précision à apporter à notre ami DSK qui pourrait en vouloir plusieurs. La start-up Comphya développe un dispositif médical implantable, destiné à restaurer la fonction érectile des patients qui ne répondent pas aux médicaments oraux (par exemple Viagra ou Cialis).

Une soirée riche en découvertes, en entretiens et ....en chips, pour ceux qui ont emprunté le long chemin sinueux qui menait au buffet. Un signe qui montrait que l'affluence nombreuse ne s'est pas évaporée dès la fin de la session de pitchs. Cette session a donné une vision optimiste de cette évolution technologique qui cherche à soigner le corps humain sans vouloir le transformer en un homme bionique.