"Vieillir, c'est s'aventurer sur une glace de moins en moins solide." p. 200
Oui, le bandeau scande la filiation avec Les Chaussures italiennes, mais je vous rassure de suite, les deux romans peuvent se lire indépendamment l'un de l'autre.
Fredrik vit seul sur une île de la Baltique. Il se réveille un matin dans sa maison en feu. De cette maison héritée de ses grands-parents, il ne reste rien. A 70 ans Fredrik s'installe dans une caravane au confort rudimentaire et se demande comment envisager la suite de son existence. Une journaliste venue l'interroger sur le drame pourrait lui redonner le goût de vivre, mais la belle reste fuyante. De surcroit, des sous-entendus laissent penser qu'on le croit responsable de l'incendie. Fredrik noie sa mélancolie dans les paysages de son île quand l'arrivée de sa fille Louise porteuse d'un secret ravive son envie de vivre.
Doux roman mélancolique, Les bottes suédoises prend son temps, à l'image des bottes commandées par Fredrik qui tardent à arriver au magasin. En attendant, Fredrik se promène avec deux bottes de pied gauche, claudiquant dans sa vie ravagée. Il lui faudra du temps pour se reconstruire et appréhender les êtres qui l'entourent qui bien souvent constituent un mystère pour lui.
Cette belle réflexion sur le temps qui passe et sur la vieillesse nous prend dans ses serres pour nous relâcher ensuite, apaisés, prêts à regarder aux côtés de Fredrik vers des rivages harmonieux.
Les bottes suédoises, Henning Mankell, Traduit du suédois par Anna Gibson, Points, 384 p., juin 2017, 7.9 euros
Et merci à Isabelle pour le prêt !