Rouge de colère.
Telle une lapine myxomatosée restée bien trop longtemps sous le feu des redoutables rayons du soleil juinal, elle n'a même pas mis ne serait-ce qu'une noisette d'Ambre Solaire sur son fragile pelage, pauvre
imprudente!, je me trouvai passablement écarlate lorsque je croisai ce
matin mon visage dans le miroir de ma salle de douches. Un ou trois verres de vin rouge plus tard, je m'en allais surfer sur
les vagues internétaires lorsque je lus la dépêche suivante:
"Une dizaine de moutons installés dans l'enceinte du château de
Versailles, au Hameau de la Reine, ont été peints en rouge par des
inconnus dans la nuit de mercredi à jeudi, a-t-on appris jeudi de
sources policières. Selon les mêmes sources, un ou plusieurs
individus ont peinturluré les animaux qui se trouvaient dans un enclos
fermé du Hameau de la Reine, inscrivant sur le dos de chacun des dix
moutons l'inscription " xxx censuré par votre humble webmaistre xxx (avec un seul t) neuve", avant de prendre
la fuite. Le château de Versailles n'était pas joignable jeudi soir. Une plainte a été déposée au commissariat de police." - © 2008 AFP
Mon sang ne fit qu'un tour. Certains s'en amusaient-ils? Moi je riai jaune. Sortant mon carton rouge je déclenchai le plan de la même couleur et c'est ainsi que je m'en fus, armée d'un bâton et d'un boulet et d'un karcher, rendre leur blancheur originelle à ces pauvres moutons victimes d'individus à la bêtise sans couleur et sans nom.