Le vert de terre qui m'attend en son sein

Publié le 28 juin 2017 par Paulo Lobo
Mes yeuxN'arrêtent pas de regarder le mondeIls sontCurieux de toutEtDe tousIls Cherchent l'image de tout ce qu'ils voientIls ont Un filtre Sur l'objectifDéveloppement instantané  puis projection Dans la salle obscureDesImages illusoiresSucrées, saléesQui ne sont queLa surface des choses et des êtresVoulant voirVoulant croireLa pluie au mois de juinN'a pas la même saveurque celle d'hiverIls elles sont mes frères et soeursIls elles sont Un monde imparfait TerribleVoulant parler voulant écouterEux et moiSommes vivantsLa pluie au mois de juin n'a pas la même saveur que la pluie en hiver. En hiver, c'est comme si tu avais en face de toi une dame ou un monsieur dépressif si triste que tu en a pris acte et que tu n'attends rien d'autre de sa part que cette perpétuelle et profonde mélancolie. La pluie au mois de juin, surtout après le soleil, c'est comme le visage d'une personne souriante ébouriffante qui tout à coup s'assombrit, plonge dans une détresse remarquable. Cela te désarçonne, cela te bouleverse. Au mois de juin, la nature  - luxuriante -est encore JEUNENe demande qu'à être arrosée.Asséchée par les trop virils rayons de soleil, pointus comme des échardes, la nature accueille avec bienveillance les eaux du ciel.Les paysages aussi ont besoin de se désaltérer, autrement tout deviendrait minéral jusqu'à en crever. L'intensité de la couleur verte, la qualité du vert, le paysage est tellement barbouillé de vert, un vert qui passe du vert papillon au vert d'acier.J'aime le vert du mois de juin.J'aime le vert de la pluie tombée du ciel.Un jour, j'aimerai aussi, probablement, le vert de la terre Qui m'absorbera En son sein