Bigre, nous voici donc en plein #wmfrgate. De quoi, pour moi, faire le billet "à la con" qui est, bien sûr, réclamé par des foules en délire. Il s'agit d'une succession de scandales qui, en réalité, a ébranlé l'association Wikimédia France, qu'il n'est plus nécessaire de présenter ici. Je m'abstiendrai de faire le listing des diverses affaires - avec une remarquable accélération ces dernières semaines - qui ont conduit à la présente situation (en résumé, crise d'autoritarisme, népotisme, censure, accusations diverses et variées contre des administrateurs dissidents plus ou moins contraints à la démission, problèmes de respect du Code de travail, soutien politique plus ou moins explicite à la République en marche, etc.). Un remarquable résumé chronologique a été réalisé par plusieurs wikimédiens et est hébergé ici par Mathis B, aussi je vous y renvoie.
Tout juste pourrais-je ajouter à ces constats factuels que le nouveau secrétaire général, Cyrille Bertin, est le compagnon de la directrice exécutive, Nathalie Martin, et que le tandem semble faire, pour l'heure, la pluie et le beau temps (en tout cas, je n'avais jamais vu, dans une association, des salariés s'ingérer dans le conseil d'administration pour prendre parti en faveur des uns contre les autres...). Je peux également préciser que Jules Xénard (Jules78120), mis à pied, subira un entretien à visée disciplinaire début juillet, et enfin que la démission de son poste de président d'Emeric Vallespi a conduit à la tenue d'un bureau aujourd'hui-même, et au suspense considérable : est-ce que le nouveau (et probablement très éphémère) président s'appellera Samuel Le Goff ou Le Goff Samuel ? Une assemblée générale aura de toute façon lieu en automne, et peut-être même avant si la motion pour l'organisation d'une AGE recueille suffisamment de signatures de membres (41, à l'heure où j'écris ces lignes).
Tout ceci n'a, en réalité, aucune importance si la suite n'est pas envisagée. Si l'actuelle et si décriée direction du mouvement est renversée, qui prendra la suite ? Le rafraîchissant projet Tom, à n'en pas douter, sera à nouveau sur les rangs, avec encore plus de chance d'avoir des élus que l'an dernier. Mais ils ne seront pas les seuls. La réalité des choses est aussi que, si l'on excepte Rémi Mathis (en bonne partie parce que sa compagne figure actuellement au Conseil d'administration), tous les vieux de la vieille garde (Litlok, Alphos, Benjism89, Seb35, Léna, Nojhan, Rama, Vigneron, Pymouss, Symac, Thesupermat et j'en passe) sont en train de ruer dans les brancards et de manœuvrer autour de l'ancien président, Pierre-Yves Beaudoin (Pyb), pour revenir aux affaires. Et je crains fort que l'encore naïf, quoique sympathique, projet Tom, qui semble plus ou moins s'allier objectivement avec les (très) anciens, se fasse largement flouer par les vieux caïmans dans le sprint final des élections.
Mais au fait, de leur temps, à ces décatis, c'était comment Wikimédia France ? J'ai quelques éléments de réponse, pour ceux qui ne voudront pas regarder ailleurs. Népotisme, avec le recrutement d'un pote contributeur pour le poste de directeur exécutif qui émargeait à 4 000 € par mois ; crise d'autoritarisme, avec attaques en règle contre tous ceux qui critiquaient Wikimédia France sur Wikipédia ou sur les réseaux sociaux ; politique, avec un certain nombre de membres influents engagés au sein du Parti communiste français ; utilisation douteuse des fonds, par exemple avec belle randonnée nordique en tuture sponsorisée parce qu'il y avait un macaron Wikipédia dessus, etc.
Mais alors, pourquoi toute cette agitation ? Quoi de neuf, docteur ?