Gilgamesh est le roi tyran de la ville d'Uruk en Mésopotamie, aux alentours de 2 500 avant Jésus-Christ. Il tyrannise son peuple qui demande réparation aux dieux. Ces derniers créent Enkidu, un double de Gilgamesh, un homme aussi grand, presque géant, une force de la nature. Ils seront ennemis en quête d'amitié, puis amis. Tellement complices que les défis et les futurs combats se feront à deux. Mais la mort atteint Enkidu, Gilgamesh est inconsolable et décide qu'il ne veut jamais mourir. Il part ainsi à la recherche de la vie éternelle.La version assez simpliste de Ludmila ZEMAN, faite pour le plus jeune lectorat, nous donnait envie d'en savoir plus.
Le livre "Gilgamesh, le roi qui ne voulait pas mourir" de Viviane KOENIG est une très belle proposition. Le livre met en scène beaucoup plus de dieux et aussi de cette ambiguïté des sentiments de Gilgamesh (sans que la relation homosexuelle ne soit réellement indiquée).Le récit est enthousiasmant offrant aussi un lexique bien fourni, pour retrouver les noms propres (villes et dieux) et les termes particuliers, et un documentaire sur la région de Sumer, le concept de "grand homme" ou roi, sur l'écriture et les peuples authentiques (parce que Gilgamesh est fictif) qui se sont succédés.
Avec ce roi acariâtre, violent, agressif, abusant des femmes, puis ami fidèle, nous découvrons qu'une quête peut être vaine et qu'une vie simple et bien remplie, au service de son peuple, est suffisante et satisfaisante.
Cela nous a permis de découvrir à nouveau une région, pas si loin de Bagdad en fait. Près du croisement de deux fleuves qui forment la région de Sumer, soit entre l'Euphrate et le Tigre. La ville d'Uruk a existé et il a été retrouvé l'entourant une très grande muraille dont l'épopée parle.Voici quelles reconstitutions ici et là (en suivant les liens il y a des vidéos).
Nous avons juste resitué en nous aidant de nos toujours essentiels, "L'Atlas jeunesse des mondes anciens" d'Anne MILLARD et illustré par Russell BARNETT et "Chronologie, une histoire du monde" de Peter GOES: une frise reprenant quelques notions de cette époque (et Enkidu attrapant le taureau céleste par la patte arrière) et une carte ne montrant pourtant pas Uruk.
Puis de regarder un peu plus avant la première écriture de l'homme, cunéiforme. L'épopée de Gilgamesh a d'ailleurs fait l'objet d'une écriture sur douze tablettes d'argile retrouvées. D'ailleurs Viviane KOENIG choisit de baser son récit sur les onze premières tablettes cunéiformes, les plus vieilles, laissant la douzième, sorte de happy end et de questionnement sur l'après vie.
Nous n'avons pas prolongé notre découverte des plus vieux dieux de Mésopotamie, ce sera une prochaine fois.Il nous restera aussi à en découvrir toutes les richesses, voici un lien pour reprendre l'épopée plus tard, sorte de condensé (public visé collégiens et lycéens).
**Pour vous plongez vous aussi, et sans effort, dans l'épopée de Gilgamesh voici des vidéos:
Une reconstitution est proposée ainsi que les découvertes archéologiques avec les archéologues dans le documentaire "Le fantôme d'Uruk, à la recherche du roi gilgamesh" de Peter Moers et Frank Papenbroock. ou en lien ici pour une meilleure qualité d'images.
D'autres versions, audio, cette fois.Celle du conteur Jihad Darwich (le même que pour Sindbad le marin) pour enfant
Puis la prise son d'une émission radio "Tout un monde" de 2011 sur France culture beaucoup plus explicite avec des assyriologues, Jean-Claude Glassner et Michael Guichard, prenant appuie sur la traduction de Jean Bottero.