Une lecture particulière aujourd’hui. L’histoire d’un couple dont la petite fille de trois ans disparait, des parents dévastés mais une maman que l’on trouve de plus en plus bizarre…
Quatrième de couverture:
« Quelque part au coeur de l’Amérique, dans une bicoque isolée, des parents couchent leur fillette de trois ans, comme tous les soirs. Le lendemain matin, ils trouvent un lit vide. La petite a disparu sans laisser de traces. La mère raconte les jours qui ont suivi: les plateaux télé sur lesquels ils se rendent, avec son mari, pour crier leur désespoir, l’enquête des policiers, puis le silence, l’oubli. Mais la mère dit-elle toute la vérité?
Maniant la plume comme un Poe des temps modernes, Colin Winnette nous laisse entrevoir les divagations d’un esprit détraqué, d’autant plus angoissantes que cette mère est aveugle à sa propre folie. Coyote est un conte sur la noirceur et la folie des hommes, un roman profondément marquant, difficile à lâcher et encore plus à oublier. »
Mon avis:
Quoi de plus atroce que la disparition d’un enfant? Et ne pas savoir ce qu’il est devenu.
L’auteur nous amène dans les méandres de la conscience de cette mère à la fois désespérée et étrange. Le quatrième de couverture nous donne déjà des indices sur le destin de cette petite file disparue ou du moins nous met le doute, ce qui fait que pendant la lecture, j’ai essayé de trouver les failles chez cette mère, de trouver la fausse note qui révélerait la vérité. Mais on y arrive qu’à la toute fin, ce qui finalise parfaitement le roman.
Malgré la bonne écriture et le vécu angoissant que vit cette femme, j’ai eu du mal à m’approprier totalement cette histoire. On y découvre les interventions sur les plateaux télés, la vie qui s’accroche malgré tout, l’entente plus ou moins houleuse entre la mère et le père, le manque de discernement de cette maman par rapport à la situation et sa folie, son côté hors de la réalité.
Un livre intéressant mais qui n’a pas su me transporter malheureusement.
Bonne lecture!
Petit extrait:
« Tous ses jouets étaient rangés. Le lit était fait, comme si on l’y avait jamais mise. La porte de derrière était ouverte, mais la porte moustiquaire, fermée. C’est comme ça qu’on faisait en automne. Depuis des années. La porte moustiquaire claque, ça fait un moment qu’on compte la réparer. Elle fait assez de bruit pour qu »on l’entende. Mais ni lui ni moi l’avons entendue. Si elle était sortie, si quelqu’un était entré, on aurait dû l’entendre. On a rien entendu.
On s’est engueulés le lendemain soir. Il avait pris sur lui de brûler toutes les photos. Qu’est ce qui lui était passé par la tête? Ou plutôt par le gosier. De la bière sûrement. Quelque chose de fort, peut-être. Quand il est à la maison, il passe presque tout son temps dans un fauteuil pliable sur la galerie ou au lit, couché sur le dos. Il était dehors, je l’ai rejoint: elles sont où, toutes les photos?
Il a fini par me dire u »il les avait brûlées. Il avait creusé un trou dans le jardin et il les avait brûlées, avec presque tout les jouets et les couches et un tas d’autres choses qu’il se rappelait pas. Et puis il avait tout enterré.
Je lui ai hurlé dessus, bien sûr, j’ai exigé de savoir de quel droit il avait fait ça et patati et patata; il a encaissé un moment, et puis il a décidé que ça suffisait et là, on s’est tapé dessus. »
Coyote, Colin Winnette, traduit de l’anglais par Sarah Gurcel, Editions Denoël, Mai 2017.