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Connaissez vous le Brozufland et la Touchkanie ?

Publié le 26 juin 2017 par Busuainn_ezilebay @BusuaInn_Ezile

Connaissez vous le Brozufland et la Touchkanie ? Voyage en terre vraiment inconnues et tellement imaginaires. Un délice!


Le carnet de voyage arbitraire est un genre littéraire et plastique de forme libre, qui relate des aventures non vécues lors d'un séjour jamais effectué dans un pays qui n'existe pas.Mais au fait, la Touchkanie, qu'est-ce que c'est ? Justement, à ce propos... 

CarteWeb

L'une des plus récentes cartes du pays (1957). in http://touchkania.canalblog.com/


Connaissez vous le Brozufland et la Touchkanie ?

Révélations sur le Brozoufland, pays méconnu

Par Jean-François Staszak , Département de géographie, université de Genève — Libération
Révélations sur le Brozoufland, pays méconnu
Révélations sur le Brozoufland, pays méconnu Photo Alberto Campi

Une équipe d’une vingtaine de courageux chercheurs du département de géographie de l’université de Genève a décidé de rompre le silence sur cette ancienne colonie suisse.

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     Révélations sur le Brozoufland, pays méconnu
Le Brozoufland a rarement été sous les feux de l’actualité, et a peu suscité l’intérêt des géographes. Pour vivre heureux, vivons cachés, telle semble la devise de ce petit pays très attachant. Peut-être le lecteur se souvient-il toutefois des événements liés à l’indépendance du pays, gagnée en 1973 ? Le Brozoufland est, en effet, une ancienne colonie suisse. Très jeune en tant qu’Etat indépendant, le pays a repris bien des traditions multiséculaires de son ancienne métropole, à commencer par la discrétion. Il est vrai que la Suisse ne fait rien non plus pour qu’on parle de son ancien empire. Cela risquerait-il de révéler une histoire peu compatible avec l’image de paix et de neutralité que la Confédération aime à donner ? Reste qu’à l’occasion du Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges, dédié cette année à l’imaginaire, une équipe d’une vingtaine de courageux chercheurs du département de géographie de l’université de Genève a décidé de rompre le silence. Selon eux, le Brozoufland se singularise par diverses particularités géographiques, dont voici quelques exemples. Commençons par les frontières du pays.La campagne brozouflandaise est parsemée de milliers de blocs de béton, pesant 9 tonnes chacun. Ces obstacles antichars vaguement pyramidaux y furent construits entre 1939 et 1945. Les lignes de Toblerone (car leur forme évoque irrésistiblement la confiserie chocolatée) ne sont pas sur la frontière mais en retrait de celle-ci. On a jugé que la ville Neugenf, située qu’elle est en terrain ouvert et sur une position frontalière, était indéfendable. C’est l’idée, empruntée à la métropole, du «réduit national». En cas de conflit, la plaine est abandonnée à l’ennemi et l’armée se replie dans les montagnes, bastion naturel. On a ainsi fortifié les zones les moins peuplées du pays. Ces fortifications n’ont d’ailleurs servi à rien, car le Brozoufland a été protégé par sa neutralité, et, selon certaines mauvaises langues, les intérêts financiers des belligérants. Inutiles aussi les bunkers construits ensuite sous chaque immeuble, pour se prémunir d’une attaque nucléaire lors de la guerre froide. Ironie de l’histoire, ces lieux conçus pour protéger les Brozouflandais servent à loger (on n’ose dire «accueillir») les demandeurs d’asile.Autre curiosité frontalière. Pour préserver la paix religieuse, une loi de 1878 interdit d’agrandir les cimetières confessionnels existants et d’en créer de nouveaux. Une des communautés minoritaires de Neugenf a trouvé un moyen original de concilier ses aspirations avec la loi. Ses représentants firent en 1920 l’acquisition d’un terrain s’étendant de part et d’autre de la limite nationale. Ils y établirent le nouveau cimetière. Son entrée est sur le territoire brozouflandais, mais les tombes elles-mêmes dans le pays voisin, où les cimetières confessionnels sont autorisés. La société brozouflandaise présente aussi quelques bizarreries qui se traduisent par des structures spatiales originales. Les hiérarchies raciales, si souvent prisées par les colonisateurs, ont été au Brozoufland compliquées par la présence d’immigrés issus d’Irlande, aux cheveux orange et à la peau laiteuse, parsemée de taches de rousseur. Les colons suisses aussi bien que les indigènes ont vite mis à part cette population, identifiée par son apparence mais aussi par son origine : les «Roux». Ils étaient l’objet de stigmatisation (les hommes roux sentiraient mauvais, les femmes rousses seraient très sensuelles) et de discriminations.L’idée que les Roux constituaient une race à part s’imposa vite, et conduisit à les ségréguer dans des ghettos. Avec la décolonisation s’est mis en place un «Brozoufland arc-en-ciel» où la couleur de la peau n’est théoriquement plus une barrière. Désormais, une rousse peut être professeure, et même directrice du département de géographie de l’université de Neugenf. Ironie de l’histoire, le bâtiment où se trouve son bureau porte le nom de Carl Vogt (1817-1895), savant brozouflandais renommé selon qui «le roux est le chaînon manquant entre l’homme et l’orang-outan». Ceci dit, la professeure Juliet Fall reste la seule rousse à l’université, et il arrive encore que des étudiants ou même des collègues se permettent à son égard des blagues douteuses.Le philosophe français Michel Foucault a eu une grande influence sur les intellectuels brozouflandais. Aussi bien sur la pensée de la professeure Juliet Fall que sur celle de l’architecte qui a dessiné le bâtiment Carl Vogt, stricte application du principe du panopticon. La productivité des chercheurs qui y travaillent a beaucoup augmenté du fait qu’ils se soupçonnent de se surveiller les uns les autres.Jean-François Staszak Département de géographie, université de Genève

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