Daytime Divas est une nouvelle série de dix épisodes diffusée depuis le début juin sur les ondes de VH1 aux États-Unis et Bravo au Canada. Comme son titre l’indique, l’action se déroule sur un plateau de tournage : « The Lunch Hour » qui réunit cinq coanimatrices de formations différentes : Maxine (Vanessa Williams) qui est également la productrice, Mo (Tichina Arnold), une comédienne de stand-up, Heather (Fiona Gubelmann), une chroniqueuse reconnue pour ses opinions conservatrices, Kibby (Chloe Bridges), une enfant star et ancienne toxicomane et Nina (Camille Guaty), journaliste de formation et gagnante d’un prix Pullizer. Bien que ces différents pédigrées au sein d’une même table donnent des conversations divertissantes pour leur public, en coulisses, les couteaux volent bas. Et si elles ne se déchirent pas toutes entre elles, leurs soucis familiaux ne sont pas non plus de tout repos. Hybdide de plusieurs genres ayant fonctionné ces dernières années, Daytime Divas pourrait assurément devenir l’un des plaisirs coupables de la saison estivale. Sans prétention avec des intrigues et surtout des répliques assassines, c’est aussi toutes les références à un type d’émission que la plupart disent snober, qui viennent agrémenter le téléspectateur.
Un peu trop de café !
Malgré des sourires forcés et quelques vannes ici et là, The Lunch Hour est un succès d’audience, mais un jour où Maxine tombe dans le coma alors qu’elle subissait une intervention chirurgicale de « jouvence », toutes veulent leur occuper son siège. Pourtant, chacune a un talon d’Achille que la presse ne doit absolument pas découvrir. La moins subtile est assurément Mo qui n’hésite pas à dénigrer son ancienne patronne et ses collègues, mais elle fait aussi l’objet de chantage de la part de son « boytoy » Leon (Niko Pepaj), un technicien qui menace de mettre en ligne leurs ébats amoureux. De son côté Kibby n’est pas à une rechute près tandis qu’Heather et son mari Brad (Rich McDonald) ont des pratiques sexuelles pour le moins excentriques. Reste Nina dont le fiancé Andrew est candidat au Congrès. Ce dernier étant stérile, elle tombe enceinte de son amant Shawn (McKinkey Freeman) : le producteur de l’émission et… neveu de Maxine. Une fois celle-ci sortie du coma, elle apprend qu’une ancienne stagiaire, Anna (Kristen Johnston) écrit un livre sur elle et son passé qui lui aussi est plein de squelettes.
On aurait pu penser que l’annulation de Devious Maids et Mistresses l’an dernier (se concluant toutes deux sur un cliffhanger dont on ne verra jamais l’issue), sonnait le glas des séries à la fois légères et pleines de rebondissements s’apparentant davantage au soap qu’au drame. Mais malgré tous les défauts de ces productions de Lifetime et d’ABC, il y a définitivement un public qui ne demande qu’à se divertir sans pour autant être tenu en otage entre une énième adaptation d’un Marvel ou de toute autre série d’action ayant des armes à feu pour personnage principal. En ce sens, Daytime Divas, digne héritière d’Ugly Betty et de Desperate Housewives est plus que bienvenue dans le paysage télévisuel. Pas de meurtre cette fois-ci (pour le moment du moins), mais une guerre d’égos truffée de piques assassines autant devant que derrière la caméra agrémentée d’intrigues romantico-policières qui tiennent très bien la route. Le chantage d’Andrew qu’il inflige à Nina, lui qui est au courant de ses infidélités n’est que le premier round d’une joute qui s’annonce croustillante, tout comme la rivalité qui ne cesse de croitre entre Mo et Maxine. Et même des intrigues concernant des personnages plus effacés comme William (Norm Lewis), l’ex-mari de cette dernière ou l’affable assistante de production Ramona (Sarah Mack) sont en train de germer et s’avèrent tout aussi prometteuses.
Plus populaire qu’on ne le pense…
Great News, Telenoveal ou UnReal: peu importe les genres, les coulisses des plateaux de tournage inspirent manifestement les créateurs. Mais là où Daytime Divas tire son épingle du jeu, c’est dans ses multiples clins d’œil aux différentes variétés qui peuplent la télévision aux États-Unis en dehors des heures de grande écoute. D’ailleurs, dès sa sortie par exemple le USA Today s’est amusé à faire des parallèles avec les coanimatrices de la série et certaines de celles qui se sont succédées à la populaire émission The View diffusée en fin de matinée sur ABC. On reste aussi dans les références aux variétés américaines comme lorsque Mo présente en primeur une nouvelle capsule, le « Motto Mo » dans laquelle la chroniqueuse conduit pendant que ses invités chantent sur la banquette arrière; un parallèle évident avec le Carpool Karaoke issu du Late Late Show de James Corden. Mais comme dans W1A de BBC Two, le plus gros potentiel de Daytime Divas réside dans les caméos de célébrités jouant leur propre rôle. On en a ici un bel exemple dans l’épisode #3 alors que pour avoir accès à la première ébauche du livre d’Anna, Maxine accepte de recevoir en échange à son émission Kelly Osbourne venu présenter une autobiographie… de ses différentes coupes de cheveux! La fausse entrevue est tout simplement hilarante. D’une part, on joue habilement sur la ligne entre fiction et réalité avec une bonne dose d’autodérision. D’autre part, ces entrevues mettent aussi en lumière le caractère la plupart du temps insipide de ce type d’émissions où le papotage détrône aisément les questions de fond.
Le premier épisode de Daytime Divas a attiré 1,28 million de téléspectateurs avec un taux de 0,54 chez les 18-49 ans. Selon le Business Insider, il s’agit du troisième meilleur lancement sur le câble depuis le début de 2017 après Legion et Taboo de FX. Mieux encore, après trois diffusions, la nouveauté de VH1 semble s’être déjà stabilisée à 1,14 million et un taux de 0,48, ce qui est pleinement mérité.
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