Aucun regret.
Colette Capdevielle vient de nous quitter. A l'instar de plus de 200 députés socialistes, elle a joyeusement participé à la débâcle finale du parti socialiste.
Colette n'est pas véritablement morte, mais politiquement sa jeune et tardive carrière de députée est dans une impasse.
Colette compte parmi les obscurs député-e-s de la précédente législature qui furent les fers de lance du hollandisme décomplexé et triomphant. Quelque part, c'était déjà la société civile qui débarquait à l'assemblée nationale, avec son expertise...
Au moindre claquement de doigts de son président de groupe, le sympathique et honnête Bruno Le Roux, cette vaillante petite soldate de la hollandie montait à la tribune et prenait d'assaut le micro pour clouer le bec à l'opposition de droite et de gauche, aux collectifs de citoyens et aux syndicalistes.
C'est que - putaingue congue - on ne la lui faisait pas à Colette ! Elle aurait repeint Jaurès en réactionnaire ! C'est ainsi que Colette eut son heure de gloire lors du débat parlementaire portant sur la loi Macron, en particulier sur le travail dominical.
Colette avait des arguments chocs : les parisiens contre les provinciaux, les musées contre les supermarchés, etc... Du genre : en province, la culture se pratique au supermarché le dimanche ! Vous n'allez tout de même l'interdire !
C'est que Colette, elle était pour la liberté totale !Et tant pis, s'il y a des renards libres dans le poulailler ! A priori, les citoyen-ne-s de sa circonscription de Bayonne n'ont pas apprécié d'être réduits à des consommateurs aliénés, incapables d'aller ailleurs qu'au supermarché !
Ironie de cette petite histoire, Colette a été battue par une députée investie par le mouvement de Macron. Macronienne avant l'heure, cette défaite lui donnera entière liberté de méditer sur les convictions, la fidélité et la trahison.