La dernière cène
C’est une œuvre baroque qui se caractérise par une composition unifiée, où le regard est conduit vers le point le plus important : ici, le Christ est plus lumineux que les autres personnages et placé au centre ; c’est Lui que l’œil regarde naturellement en premier. Comme toujours dans l’œuvre baroque depuis le XVIIe siècle, la mise en perspective est impressionnate avec l’architecture illusionniste en trompe-l’oeil – la fausse coupole du Cénacle. Elle s’ouvre sur le Ciel (le Paradis) ; cinq anges et six angelots survolent la scène et l’encensent. Ils font penser aux anges baroques des crèches bavaroises, un art très prisé dans la vallée du Danube. L’un d’eux porte une lunule d’ostensoir, mettant l’accent sur les messes et les adorations du Saint-Sacrement qui découlent de l’institution de l’Eucharistie. Détail typiquement baroque : la fumée de l’encens flotte hors des limites de la coupole peinte et semble descendre vers les fidèles, les invitant à adorer le corps et le sang du Christ.
Les voûtes de la grandiose et lumineuse église abbatiale Saint-Ulrich de Neresheim en Wurtemberg, dans la vallée du Danube, sont couvertes de fresques colorées de style baroque tardif, contrastant avec la blancheur des murs et piliers. La Dernière Cène orne une des coupoles.
Fondée en 1096, l’abbaye bénédictine de Neresheim a été reconstruite par Balthasar Neumann, de 1747 à 1792, l’un des meilleurs architectes baroques d’Allemagne du Sud. Les fresques sont de Martin Knoller, un Tyrolien qui les réalisa de 1770 à 1775. La vallée du Danube est particulièrement riche en très belles abbayes.
Jésus par son geste des deux bras, semble prononcer « Prenez et mangez en tous ». Saint Jean, penché sur le Christ, est très jeune, presque qu’un enfant.
Détail très baroque, des assistants extérieurs aux Douze sont assis sur la corniche. Ils représentent les païens à évangéliser et annoncent les chrétiens des siècles à venir.
La dimension liturgique est souligné par l’encensoir fumant de l’ange, comme s’il encensait toutes les consécrations et saluts du Saint-Sacrement au fil des siècles.
Marie-Gabrielle Leblanc
http://liviaaugustae.eklablog.fr/regard-sur-l-art-chretien-a130566062
Merci à Liviaaugustae pour cet emprunt et les milles belles choses qu’elle nous offre quotidiennement sur son BLOG