Les chercheurs décryptent à l'aide de la stimulation magnétique transcrânienne, ce qui se passe dans le cerveau lorsque les émotions parviennent à influer sur des zones cérébrales impliquées dans les fonctions exécutives. La stimulation transcrânienne permet en effet, en produisant un champ magnétique de temporairement éliminer ou inhiber l'activité de certaines zones du cerveau. Lorsque les chercheurs inhibent, par stimulation, la zone préfrontale latérale du cerveau, impliquée dans les fonctions exécutives de participants invités à visualiser des visages exprimant des émotions, ces participants deviennent beaucoup plus sensibles à ces vagues émotionnelles.
Réguler par stimulation : l'objectif de ce type de recherches est bien de comprendre les mécanismes complexes du cerveau pour identifier les thérapies cognitives capables de réduire des réponses émotionnelles disproportionnées ou décalées et pour finalement favoriser la récupération du bien-être et de la qualité de vie. Cette étude illustre aussi l'efficacité du traitement par stimulation magnétique transcrânienne (approuvé par la FDA) de la dépression, car a contrario, stimuler le cortex préfrontal peut permettre d'améliorer la capacité de réguler les émotions négatives. Ici,
-lorsque le cortex préfrontal latéral est fonctionnel et non stimulé, le participant ne présente pas de réaction lors de la visualisation des visages ;
-lorsque le cortex préfrontal latéral est inhibé par stimulation, les émotions submergent le participant plus fréquemment et plus intensément. Et cet effet semble perdurer au moins 3 jours : en dehors du laboratoire, les participants présentent toujours cette susceptibilité émotionnelle négative.
Ici, l'expérience démontre le rôle causal du cortex préfrontal dans la régulation du comportement émotionnel et appelle à développer des stratégies capables de favoriser l'engagement préfrontal pour mieux réguler l'émotion. 2 voies sont donc particulièrement suggérées, la stimulation magnétique transcrânienne et la méditation en pleine conscience. Les chercheurs travaillent d'ailleurs aujourd'hui à suivre par scan comment les pratiques contemplatives peuvent modifier les retombées émotionnelles.