GRIPPE AVIAIRE : La prochaine pandémie est-elle à 3 mutations près ? – PLoS Pathogens

Publié le 23 juin 2017 par Santelog @santelog

Le virus de la grippe aviaire (H7N9) peut se propager de la volaille à l'homme, mais sa transmission interhumaine n'est pas documentée. Cependant on sait que par glissement antigénique, les virus de la grippe ont la capacité de se transformer en nouvelles souches dotées de nouvelles capacités de virulence et de transmissibilité. Ces travaux suggèrent que seulement 3 mutations seulement séparent le virus de la grippe aviaire d'une souche pandémique, à transmission inter-humaine, qui pourrait tuer des millions de personnes. Cependant la probabilité que ces 3 mutations puissent se produire reste " relativement faible " .

L'étude a été menée par les équipes de plusieurs instituts de recherche américains et néerlandais dont le Scripps Research Institute et l'Université d'Ultrech. Les chercheurs rappellent que la grippe aviaire a frappé en 1997, au départ à Hong Kong, en raison d'une transmission virale de la volaille aux humains. Cette souche ne s'est pas propagée rapidement entre les humains et n'a donc pas donné lieu à une pandémie mondiale au contraire de la grippe porcine en 2009.

La recherche a analysé une souche de grippe aviaire (H7N9). Précisément, elle consistait à vérifier si une protéine de surface virale pouvait se doter de la capacité de se lier aux tissus humains et par l'intermédiaire de quels processus de glissement génétique. Cette nouvelle capacité pourrait alors augmenter le risque de transmission interhumaine du virus H7N9 donc de pandémie de grippe aviaire.

De récepteur à récepteur : les chercheurs ont analysé à la fois les " récepteurs " de la volaille (poulets) et des humains afin d'identifier les mutations nécessaires pour que les protéines de surface du virus H7N9 s'attachent aux tissus humains. Ils identifient alors 3 mutations d'acides aminés qui peuvent permettre au virus de se lier chez l'hôte humain et, en théorie, permettre une transmission interhumaine. Cependant, l'étude ne teste pas ici cette possibilité, sur des furets par exemple, par manque d'autorisation.

les scientifiques concluent que les protéines H7 auraient besoin de 3 mutations d'acides aminés pour modifier la spécificité des récepteurs de type humain. Ils précisent aussi que cette nouvelle capacité à se lier aux cellules humaines ne signifierait pas nécessairement que le virus muté de la grippe aviaire puisse infecter, se reproduire et se transmettre entre humains. D'autres modifications seraient également nécessaires. A 3 mutations de la transmission ? Cependant, l'identification de ces changements viraux qui permettraient au virus de s'attacher aux cellules pulmonaires humaines, suggèrent l'absence de risque zéro et incitent à la vigilance .

June 15 2017 DOI: 10.1371/journal.ppat.1006390 Three mutations switch H7N9 influenza to human-type receptor specificity (Visuels CDC)

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