Le Roi Mohammed VI a donné mardi ses instructions pour un traitement immédiat de la situation d'un groupe de 13 familles de nationalité syrienne se trouvant bloquées depuis plusieurs semaines à la frontière algéro-marocaine après avoir été interdites de séjour en territoire algérien, a annoncé le cabinet royal dans un communiqué a publié mardi, journée mondiale des réfugiés.
Cette prise en charge a été ordonnée "en vertu de considérations humanitaires et à titre exceptionnel", ajoute le document.
Les réfugiés qui ont été acheminés par autocars jusqu'à Rabat, la capitale du Royaume, devaient entamer ce jeudi, la procédure de leur enregistrement auprès du bureau marocain du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés "HCR".
Depuis le mois d'avril, ces familles étaient bloquées à la frontière entre le Maroc et l'Algérie, faisant les frais des tensions diplomatiques entre les deux pays maghrébins, alors que leur situation se détériorait de jour en jour.
Le 2 juin, l'Algérie avait annoncé son intention d'accueillir, à titre humanitaire, ces familles suite à une demande du HCR, avant de se rétracter quelques jours plus tard, évoquant l'absence d'un accord avec le Maroc sur le lieu à partir duquel ces réfugiés devaient rejoindre son sol.
Le Maroc avait alors accusé son voisin d'avoir expulsé vers sa frontière ce groupe de réfugiés syriens qui se trouvait "dans une situation très vulnérables", pour "semer le trouble" sur la frontière et "générer un flux migratoire incontrôlable".
La décision du roi Mohammed VI de finalement prendre en charge ces réfugiés a été saluée par le HCR. Plus de 7 000 personnes, dont 5.000 réfugiés et un peu moins de 2.000 demandeurs d'asile, se trouvent déjà sous le mandat du HCR au Maroc. Et parmi ces réfugiés, environ 3.500 personnes proviennent de la Syrie.