Une relation avec la nourriture d'autorégulation dès le début de la vie : proposer les bons aliments à l'enfant l'aide à construire cette relation apaisante d'autorégulation, mais ce n'est pas suffisant. En effet, l'étude identifie une interaction à 3 voies entre l'indice de masse corporelle de l'enfant (IMC), le génotype de l'enfant et les réponses des parents aux émotions négatives de leur enfant. L'inclusion de la génétique peut paraître surprenante, cependant elle conditionne, en grande partie la réponse au stress. Les chercheurs suivent ici 126 enfants de la cohorte STRONG Kids et analysent les données génétiques des enfants, les régimes alimentaires de la famille et les réponses des parents d'enfants d'âge préscolaire (2,5 à 3 ans) aux émotions négatives de leurs enfants. L'équipe de recherche s'est intéressée tout particulièrement au gène COMT, un gène connu pour son impact significatif sur l'émotion et la cognition. Ce gène produit une protéine à fonction enzymatique qui aide à la régulation des niveaux d'un neurotransmetteur (dopamine) dans le cerveau. La fonction du système COMT peut être affectée par plusieurs facteurs, dont des modifications génétiques de type polymorphismes nucléotidiques (SNP). Les scientifiques montrent que certaines de ces modifications génétiques favorisent la dysrégulation de l'émotion, la suralimentation émotionnelle, le déséquilibre du métabolisme et le risque d'obésité. Ils proposent ce faisant, une vision plus globale des interactions génétique-environnement influant sur l'autorégulation, ici alimentaire.
finalement, l'analyse soutient l'hypothèse selon laquelle les approches parentales combinées aux propensions génétiques d'un enfant vont peser sur le rapport entre l'IMC de l'enfant et la restriction alimentaire. En pratique, les parents devraient pouvoir tenir compte de la régulation du stress chez l'enfant, liée elle-même aux propensions génétiques de l'enfant à la réactivité émotionnelle. L'idée est donc de parvenir à former les parents sur la régulation de l'émotion de l'enfant lors de la restriction alimentaire. Mais pas seulement. Les parents doivent aussi apprendre à réguler leur propre stress face à un enfant qui " mange mal " . Car leur comportement dépend aussi de leur propre stress ! Génétique, parentalité et alimentation : " Les enfants répondent en fonction de leur tempérament, de leur génotype et de leur histoire. Même en matière d'alimentation, les parents doivent savoir adopter les stratégies de réduction du stress les plus efficaces chez leur enfant " .
June 2017 DOI: 10.1111/ijpo.12219 Child body mass index, genotype and parenting in the prediction of restrictive feeding