Qu’ai-je fait à Florence, depuis trois ans ? Il m’arrive de penser que le temps, ici, s’ouvre mieux qu’ailleurs.
Yannick Haenel est parti en Italie pendant de longs mois. Il a vécu pendant quatre ans à Florence, de 2011 à 2014. Ce livre n’est pas un roman, mais un récit. Un récit de voyage, à la fois physique et mental. En voyageant en Italie, Yannick Haenel nous emmène dans la culture du pays, mais aussi dans la sienne. Des réflexions sur Saint François d’Assises, son journal de lecture de Georges Bataille, dont il a décidé de lire l’intégrale. En cherchant l’Italie, ne se chercherait-il pas lui-même ? C’est la question que l’on peut se poser tout au long du récit.
Passionnant, Yannick Haenel nous emmène aussi dans les recoins de Florence, dans tous ces lieux où l’on aimerait passer des heures à observer chaque détail de la beauté des lieux. Le caractère sublime de Florence restant inégalée. Au hasard de ses rencontres, il nous relate des anecdotes. Comme ce jour où un serveur, Roberto, lui a dit cette phrase étrange sur les Toscans :
I Toscani hanno il cielo negli occhi e l’inferno in bocca. (Les Toscans ont le ciel dans les yeux et l’enfer dans la bouche).
Sans oublier tous ces passages sur sa réflexion sur l’écriture. Des passages passionnants, parfois un peu énigmatiques, qui poussent le lecteur à réfléchir davantage sur ce qu’il est en train de lire. Un livre hybride, beau, mélancolique, érudit.
J’attends que ce vide où je suis tombé me prépare à écrire – c’est-à-dire à aller plus loin encore dans le silence qui entraîne le langage.
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