Du café instantané avec de la crème un peu aigre
dedans, et un coup de fil à l’au-delà
qui semble toujours aussi lointain.
« Ah papa, je veux rester ivre des jours et des jours »
de la poésie d’un nouvel ami
ma vie tenue précairement entre les mains
voyantes des autres, leurs et mes impossibilités.
Est-ce cela l’amour, maintenant que le premier amour
est enfin mort, alors qu’il n’y avait nulle impossibilité ?
*
Poem
Instant coffee with slightly sour cream
in it, and a phone call to the beyond
which doesn’t seem to be coming any nearer.
“Ah daddy, I wanna stay drunk many days”
on the poetry of a new friend
my life held precariously in the seeing
hands of others, their and my impossibilities.
Is this love, now that the first love
has finally died, where there were no impossibilities?
1956
***
Frank O’Hara (1926-1966) – Lunch Poems. (City Lights Books, 1964) – Poèmes déjeuner (Editions Joca Seria, 2010) – Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Olivier Brossard et Ron Padgett
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