Wonder Woman (2017), Patty Jenkins

Par Losttheater

Lancé en 2013 avec Man Of Steel, le DC Cinematic Universe de la Warner Bros nous aura offert quatre films à des niveaux bien différents sans jamais réellement trouver sa patte. Et donc après Batman v Superman et Suicide Squad en 2016, voici venu le film basé sur Wonder Woman. Déjà introduite dans le film de Zack Snyder aux côtés de Batman et Superman, Wonder Woman a tout de l’icône super héroïque qui promet un bon moment de cinéma. Patty Jenkins, la réalisatrice de l’excellent Monster, a la lourde charge de convaincre les fans de la première heure de l’amazone. Pari réussi?

Malheureusement, le film souffre d’un tas de défauts qui donne un résultat d’ensemble médiocre. On se met même à rêver, à la fin du film, de ce que l’on aurait réellement voulu voir à l’écran. Pourtant le personnage a une mythologie assez large et exploitable pour le grand écran, mais Patty Jenkins n’en fait pas grand chose. Cloisonnée derrière une production et un cahier des charges étriqués, la réalisatrice n’arrive jamais à imposer son point de vue. Wonder Woman souffre d’un montage épuisant sans aucune bouffée d’air frais alors qu’il devrait donner au film une aura lumineuse. Démarrant sur l’île de Themyscira, la meilleure partie du film, Woman Woman nous est présentée comme un personnage puissant, alliant modernité et tradition à l’abri des hommes. La relation qu’elle entretien avec sa tante, Antiope incarnée par l’excellente Robin Wright, est sûrement ce qu’il y avait de plus intéressant dans le film. Mais comme l’ensemble des bonnes idées, elle est vite balayée et jamais approfondie. Et c’est ce sentiment de gâchis qui définit le mieux le film.

Dès lors arrive le personnage de Steve Trevor qui va venir perturber à jamais la vie de Diana pour devenir la super héroïne que l’on connait, Wonder Woman. Mais la relation que l’on nous propose à l’écran semble aller à l’encontre de tout ce qui fait le personnage. Faussement féministe jusqu’au bout de ses interminables deux heures et vingt minutes, Wonder Woman accumule certains clichés que l’on pensait pourtant largement évitables au vu de la myhtologie du personnage. Heureusement que le côté humaniste reste intact, mais la romance prend souvent le dessus et la mise en scène lourde et criarde n’arrange pas les choses pour rendre le tout moins dégoulinant. Les gros plans et les ralentis incessants lors des scènes de combats, les cadrages quasi inexistants et l’affreuse photographie font de Wonder Woman un long-métrage terne. On était en droit d’attendre quelque chose de beaucoup plus salvateur avec des plans icôniques dignes de la grandeur de son héroïne.

Il reste néanmoins un élément rafraichissant au milieu de tout ces élements, Gal Gadot. L’actrice a un réel capital sympathie et l’on sent son implication pour le personnage qui fait de sa performance quelque chose d’honnête. Elle navigue avec aisance dans toutes les facettes de son personnage, à la fois forte, intelligente et drôle. Mais encore une fois, toutes les capacités de l’actrice sont endommagées par un scénario brouillon qui ne parle jamais de ses thèmes abordés. Nous plongeant en plein milieu de la Grande Guerre, Wonder Woman ne profite jamais de son contexte pour pousser l’histoire un peu plus loin. On aborde, on frôle, mais on ne va jamais plus loin. Le film de Patty Jenkins ne fait qu’hésiter entre des moments de grand spectacle et des moments de construction sur la myhologie du personnage. Mais on passe à côté de tout pour nous donner au final une histoire dont on ne retient rien en sortant de la salle.

Wonder Woman se conclut sur une volonté de tout est lié avec le reste de l’univers DC au cinéma, sûrement pour mieux nous introduire le prochain film basé sur la Justice League. Un film dans lequel on retrouvera bien sûr Wonder Woman. En attendant, le constat est assez triste pour un film qui aurait pu nous offrir de grands moments d’audace.

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