Ma chère Éducation Nationale,
Aujourd’hui encore tu as choisi de ne pas entendre mon cri d’alarme. Aujourd’hui encore tu as décidé que je devais choisir entre toi ou ma famille…
Cela fait un an que mon mari, policier, a obtenu sa mutation dans le 49 après avoir passé 16 ans difficiles à Paris et principalement dans le 18e arrondissement. Je pense qu’il a mérité amplement de souffler un peu en province. Je me suis mise à rêver que tu me donnerais ma mutation et que notre petite famille vivrait unie et heureuse. Mais c’était sans compter sur ta jalousie…
Ma chère Éducation Nationale, tu m’as refusé ma mutation et une nouvelle fois aujourd’hui…
Tu me punis de les avoir choisis eux. Mais tu sais, les derniers temps à Paris ont été durs : il y a eu les attentats et mon mari était au cœur de la tourmente. Mes loulous ont très mal vécu ces longs mois à craindre chaque jour que papa ne rentre pas à la maison. Il y a eu des cauchemars, des pipis au lit, des confidences emplies de larmes à la maîtresse « tu sais j ai très peur pour mon papa ».
Alors ne m’en veux pas mais je choisis leur sérénité leur joie de vivre retrouvée plutôt que toi.
Aujourd’hui sur les 193 demandes pour quitter le Val d’Oise seules 9 ont été acceptées. Sur cette liste je suis 73e…
Combien d’années à supporter sans classe, sans mon métier, ma passion…combien d’années à survivre à 5 sur un salaire…
Car oui, ma chère Éducation Nationale, des fois que je ne souffrirais pas assez, tu pousses le vice jusqu’à m’interdire d’enseigner dans les écoles privées, les IME les ITEP ou juste faire quelques remplacements. Tu me refuses le droit d’être utile et m imposes de supporter la frustration de voir ces postes rester vacants dans le 49 tant dans le public que le privé alors que je suis là moi disponible, impatiente… Orgueilleuse tu préfères recruter de jeunes étudiants ou tout autre personne faisant l’affaire sur pôle emploi plutôt que d’accepter de me donner un poste à moi et à tous ces enseignants qui ont aussi eux l’audace de choisir leur famille…
Alors il me reste l’infime espoir que vous entendiez mon SOS et que le nombre de partage fasse comprendre à ma chère Éducation Nationale qu’elle peut me pardonner…
Partagez s’il vous plaît.
Sabine H.