Au travail, il y a cette nouvelle.
Très adorable. Professionnelle. Sérieuse. Fort intelligente aussi.
Elle est attirante de bien des manières.
Dans l'entrepôt, au travers de sa blouse et de son chandail, je lui ai dégrafé son soutien-gorge. Rien ne s'est vraiment passé par la suite.
Dans une réunion, au bureau, j'étais assis face à elle. Par dessous la table, je lui ai pris son pied pour le mettre entre mes jambes, sur mon propre siège. À une autre occasion, occasion festive au bureau, je lui ai donné une claque sur les fesses.
Une dernière fois, j'avais mal au dos. J'ai 45 ans. Elle, autour de 28. Je travaille beaucoup physiquement, mettant mon dos régulièrement à l'épreuve. Il vieillit lui aussi. Je lui ai demandé de m'appliquer du Voltaren dans le dos. Elle a d'abord refusé. J'ai insisté puis elle a fini par céder. Quand elle a appliqué la crème, hihihi, mon pantalon est tombé au sol.
(...)
Non.
Rien de tout ça n'est vrai.
Tout ça, serait arrivé à une aide de l'ex-ministre Pierre Paradis.
Vous trouvez cela déplacé?
Inapproprié?
Injustifiable?
Ça l'est.
Ceux qui ont décidé qu'il n'y aurait pas d'accusations ce sont le Bureau du Directeur des Poursuites Criminelles et Pénales. Ce ne sont pas les Libéraux. En fait oui. Puisque le bureau est gouvernemental et que le gouvernement est aussi Libéral.
On a dit. à la jeune femme qui avait trouvé le courage d'en parler à Phillipe Couillard lui-même dans la foulée des révélations sur le député Gerry Sklavounos, puis à nouveau, à l'automne 2016, quand rien ne se passait encore sur le sujet. que ses paroles n'étaient pas assez convaincantes, prouvables, pour que l'on puisse y faire quoi que ce soit.
Quand Paradis a été écarté du caucus Libéral, on a d'abord annoncé que c'était parce qu'il avait fait une chute et qu'il en avait résulté une commotion cérébrale à son endroit.
Mauvaise menterie ou drôle de hasard, on a vite été obligé de dire que oui, c'était en fait plutôt surtout parce que des accusations de gestes injustifiables étaient placées contre lui qu'il fallait le mettre sur les lignes de côtés tant que la lumière ne serait pas faite autour du député de Brome-Missisquoi. . Que quelqu'un voulait se faire entendre. Ce sont les mots exacts utilisés par le caucus Libéral.
Quelqu'un qui était ailleurs professionnellement, depuis un bout de temps, mais que le passage auprès du ministre de l'agriculture (d'alors) avait tant affectée qu'elle ne pouvait ni se se regarder dans le miroir de la même manière, ni dormir sans inconfort. Peut-être même que lorsqu'un copain lui demanderait de lui crémer le dos de quoi que ce soit, elle aurait un léger malaise.
Cette femme qui voulait se faire entendre s'est fait dire, on t'a entendue. Mais c'est trop peu pour que l'on puisse prouver quoi que ce soit. Je comprend le côté justice de la chose. On ne devrait pas faire témoigner sur de bêtes et douloureux "ta parole contre la mienne".
Mais je comprend davantage la femme qui devrait composer avec ce type de comportement au travail. Et avec ce qu'elle a problablement vécu en se le gardant dans ses tiroirs de l'indignité et de honte. Elle a beaucoup de raisons de ne plus croire en l'homme.
L'harmonie est une voix individuelle qui, le temps d'un souffle, ne fait qu'un avec son époque.
Le rythme des harmonies de cette femme a été brisé.
Mais nous ne cesserons jamais de faire de la musique.
La musique de Pierre Paradis devra être associée à tout ceci à jamais.
Malheureusement, elle habitera la jeune femme tout aussi longtemps.
Quelqu'un qui voulait se faire entendre.
Tue.
Mais aussi un pue tuée.