Est-ce le Je ne sais quoi ou le Presque rien qui manquent à cette Cenerentola mise en scène par Guillaume Gallienne mais l’austère compositeur qu’était Rossini doit se retourner dans sa tombe d’avoir pris un si sérieux coup d’esprit de sérieux, de conformisme et même d’un manque total de fantaisie et d’éclat.
Il faut dire que les atermoiements intellectuels qui ont précédé la réalisation de l’œuvre lors de multiples articles ou émissions de radio ont fini par porter leur lot de précautions inutiles. Le travail de Gallienne est sérieux (trop) de bon ton (trop) gracieux (sans espièglerie) léché ( c’est Un de la comédie française tout de même) … A première vue on se dit que tout y est et pourtant …il manque ce petit plus qui fait Rossini, un zest de démesure, du délié dans l’imbroglio, une folie que l’on perd quand on est trop scolaire…
La Cenerentola par Gallienne c’est le rock d’un Vianney, l’underground d’un métro aérien, un Falstaff sans embonpoint. Pourtant tout chante à peu près même si seul Roberto Tavigliani étonne en Alidoro.
Aux côtés d’un ténor qui pétarade telle une pétrolette, loin des traces d’un Juan Diego Flores, d’un Don Magnifico noté satisfaisant sans plus ou d’un Dandini sans coffre, c’est surtout l’ennui né de la prudence qui surtout règne. Le décor ocre de Ruf qui n’a pas la gaité des façades italienne ne sauve pas l’ensemble et l’on pense à regret à Savary dans le même genre d’exercice … Quant à Teresa Berganza dans le rôle … A l’inaccesible nul n’est tenu